
Le contexte: l’endométriose est la présence de cellules de l’endomètre en dehors de son endroit normal, l’utérus. C’ est une pathologie fréquente qui toucherait 10% des femmes, pourvoyeuse de douleurs essentiellement pendant les règles et d’un certain nombre d’infertilité. L’écart entre les premiers symptômes et le diagnostic est de 7 ans en moyenne. En cause, l’absence d’examen non invasif pour l’affirmer.
Le parcours diagnostique: la patiente consulte en général à cause de douleurs de règles ou de douleurs pendant les rapports. Elle a souvent vu son (sa) médecin généraliste, puis un(e) ou des sages-femmes ou un(e) ou des gynécologues. L’examen clinique permet parfois de suspecter l’endométriose, rarement de l’affirmer à moins d’objectiver des nodules d’endométriose dans le vagin. L’échographie pelvienne peut montrer des kystes d’endométriose ovariens mais certaines formes d’endométriose profonde échappent en général à l’échographie (sauf dans des mains d’experts). L’examen le plus performant est l’IRM qui nécessite une injection d’un produit de contraste. Il impose aussi de rester dans une machine pendant 30 minutes environ, ce qui n’est pas simple pour les personnes claustrophobes ou anxieuses. cet examen doit être interprété par des radiologues experts.
En clair, nous prescrivons beaucoup d’IRM mais souvent après des années d’errance diagnostique ou d’essais thérapeutiques.
Parfois même, le diagnostic est fait par une intervention chirurgicale, la coelioscopie lorsque les examens et la clinique sont discordants.
Nous sommes en attente en conséquence d’une méthode non invasive de « tri » des patientes fortement suspectes d’avoir une endométriose, à qui nous pourrions proposer une IRM et/ou une exploration coelioscopique. c’est l’objectif d’Endotest.
Son principe: Endotest est un test salivaire commercialisé par la société Ziwig. Il repose sur l’identification dans la salive des micro ARN qui participent à la physiopathologie de l’endométriose. L’endométriose est une pathologie inflammatoire avec prolifération cellulaire. Certains microARN interviennent dans la prolifération cellulaire, l’apoptose (mort cellulaire). Il est connu que le dérèglement de certains microARN est en relation avec l’endométriose.
L’étude princeps repose sur 200 patientes , la sensibilité du test serait de 96,7% (probabilité que le test soit positif chez une personne malade ou « vrais positifs ») , la spécificité de 100% (probabilité que le test soit négatif si la personne n’est pas malade ou « vrais négatifs »)
Il y a des « mais »:
-L’étude n’a pas considéré les jeunes-femmes de moins de 18 ans. or, c’est souvent ces jeunes-femmes qui nous posent problème car l’ IRM est agressive pour elles, et nous leur faisons courir des risques pour leur santé plus importants à leur jeune âge, en leur prescrivant la pilule sans certitude d’endométriose.
-Une seule étude sur 200 personnes mérite d’être confirmée. C’est le cas puisqu’une autre étude incluant 1000 patientes a débuté.
-Enfin, les négociations sont en cours pour savoir à quel prix le test sera commercialisé et s’il sera remboursé partiellement ou totalement. Un reste à charge trop important serait un frein à la diffusion de ce test.
Affaire à suivre! et nous l’espérons tous, une réelle avancée pour permettre rapidement le diagnostic de l’endométriose.