Endométriose: la diagnostiquer précocément et plus facilement par un test salivaire

Le contexte: l’endométriose est la présence de cellules de l’endomètre en dehors de son endroit normal, l’utérus. C’ est une pathologie fréquente qui toucherait 10% des femmes, pourvoyeuse de douleurs essentiellement pendant les règles et d’un certain nombre d’infertilité. L’écart entre les premiers symptômes et le diagnostic est de 7 ans en moyenne. En cause, l’absence d’examen non invasif pour l’affirmer.

Le parcours diagnostique: la patiente consulte en général à cause de douleurs de règles ou de douleurs pendant les rapports. Elle a souvent vu son (sa) médecin généraliste, puis un(e) ou des sages-femmes ou un(e) ou des gynécologues. L’examen clinique permet parfois de suspecter l’endométriose, rarement de l’affirmer à moins d’objectiver des nodules d’endométriose dans le vagin. L’échographie pelvienne peut montrer des kystes d’endométriose ovariens mais certaines formes d’endométriose profonde échappent en général à l’échographie (sauf dans des mains d’experts). L’examen le plus performant est l’IRM qui nécessite une injection d’un produit de contraste. Il impose aussi de rester dans une machine pendant 30 minutes environ, ce qui n’est pas simple pour les personnes claustrophobes ou anxieuses. cet examen doit être interprété par des radiologues experts.

En clair, nous prescrivons beaucoup d’IRM mais souvent après des années d’errance diagnostique ou d’essais thérapeutiques.

Parfois même, le diagnostic est fait par une intervention chirurgicale, la coelioscopie lorsque les examens et la clinique sont discordants.

Nous sommes en attente en conséquence d’une méthode non invasive de « tri » des patientes fortement suspectes d’avoir une endométriose, à qui nous pourrions proposer une IRM et/ou une exploration coelioscopique. c’est l’objectif d’Endotest.

Son principe: Endotest est un test salivaire commercialisé par la société Ziwig. Il repose sur l’identification dans la salive des micro ARN qui participent à la physiopathologie de l’endométriose. L’endométriose est une pathologie inflammatoire avec prolifération cellulaire. Certains microARN interviennent dans la prolifération cellulaire, l’apoptose (mort cellulaire). Il est connu que le dérèglement de certains microARN est en relation avec l’endométriose.

L’étude princeps repose sur 200 patientes , la sensibilité du test serait de 96,7% (probabilité que le test soit positif chez une personne malade ou « vrais positifs ») , la spécificité de 100% (probabilité que le test soit négatif si la personne n’est pas malade ou « vrais négatifs »)

Il y a des « mais »:

-L’étude n’a pas considéré les jeunes-femmes de moins de 18 ans. or, c’est souvent ces jeunes-femmes qui nous posent problème car l’ IRM est agressive pour elles, et nous leur faisons courir des risques pour leur santé plus importants à leur jeune âge, en leur prescrivant la pilule sans certitude d’endométriose.

-Une seule étude sur 200 personnes mérite d’être confirmée. C’est le cas puisqu’une autre étude incluant 1000 patientes a débuté.

-Enfin, les négociations sont en cours pour savoir à quel prix le test sera commercialisé et s’il sera remboursé partiellement ou totalement. Un reste à charge trop important serait un frein à la diffusion de ce test.

Affaire à suivre! et nous l’espérons tous, une réelle avancée pour permettre rapidement le diagnostic de l’endométriose.

ENDOVIE: l’enquête qui en dit long sur l’impact de l’endométriose sur la qualité de vie

Les symptômes comme les douleurs de règles (dysménorrhée dans le jargon médical), les douleurs pendant les rapports (dyspareunie), des douleurs pour uriner ou aller à la selle , l’angoisse, la dépression sont autant de paramètres qui altèrent la qualité de vie des femmes atteintes d’endométriose.

La prise en charge conventionnelle qui repose actuellement et préférentiellement sur des traitements hormonaux et antalgiques ne parvient pas toujours à annuler les symptômes.

L’endométriose dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises est une pathologie multifactorielle, qui émerge comme une maladie sociétale.

Endovie est une enquête qui a été menée par l’association EndoFrance, le laboratoire Gedeon Richter France et l’institut de sondage Ipsos. Elle a interrogé par internet en Janvier 2020 1557 femmes atteintes d’endométrioses, et 100 conjoints, avec un échantillon comparatif de 1004 français et françaises.

https://www.ipsos.com/fr-fr/vivre-avec-lendometriose-plus-de-1-550-femmes-en-parlent

Quelles sont les principales conclusions de cette enquête:

-L’âge moyen de début des symptômes est de 24 ans, avec un retard diagnostique d’environ 7 ans

-Lorsque les femmes commencent à souffrir de l’endométriose, elles ressentent 4.6 symptômes en moyenne.

et 78% ont des douleurs de règles

-La prise en charge améliore nettement les symptômes douloureux.

Si avant la prise en charge, les 8 patientes sur 10 environ qui ont des douleurs évaluent en moyenne ces douleurs à 7.8 sur une échelle de 10 (Echelle visuelle analogique EVA), après le diagnostic et la prise en charge, la douleur est évaluée en moyenne à 4.1

-Le diagnostic est fait le plus souvent , dans 70% des cas par le gynécologue

-80% des femmes qui se plaignent de plus de 7 symptômes ou d’endométriose profonde suivent des traitements. Un peu plus de la moitié (55%) reçoivent un traitement hormonal.

60% des femmes ont été opérées, dont 20% 2 ou 3 fois

2 femmes sur 3 se disent impactées dans leur qualité de vie, 66% dans leur vie sexuelle, 67% sur le plan psychologique, 63% sur le plan sexuel. L’impact sur le couple est important avec un retentissement pour 61% des femmes sur leur vie de couple ou les relations amoureuses. 53% décrivent des effets délétères sur les activités de loisirs

-Plus d’un tiers des femmes considèrent que l’endométriose pourrait avoir un retentissement négatif sur leur vie professionnelle, perspectives de carrière ou évolution professionnelle

-8 conjoints sur 10 se disent à l’aise pour parler de l’endométriose avec leur compagne. Pour autant, ce sujet est abordé pour 64% d’entre eux une fois par mois seulement ou moins.

-Les difficultés pour être enceintes touchent une femme sur deux et 33% ont recours à la procréation médicalement assistée.

Ce qu’il faut retenir est l’impact négatif rapporté par les femmes atteintes d’endométriose sur leur qualité de vie, tant par l’aspect psychique, physique que par les répercussions sur le couple , les loisirs, la vie professionnelle.

D’ù l’utilité d’une prise en charge globale de ces patientes et mon regret à la lecture de cette étude : l’absence de toute allusion à la place des pratiques complémentaires comme l’homéopathie, l’acupuncture, l’ostéopathie, le yoga … qui n’ont pas la prétention de guérir l’endométriose mais bien d’améliorer la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes.

La cinquantaine, un second printemps

La ménopause, une vision d’horreur pour beaucoup de femmes , qui appréhendent les effets secondaires, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, douleurs articulaires, assèchement de la peau.

Peut-on se préparer à cette période délicate?

Clairement oui, la période de périménopause qui débute 5 à 8 ans avant la ménopause  est une période de préparation à la ménopause comme le neuvième mois est une période de préparation à l’accouchement!

N’attendons pas une ménopause difficile pour compter sur le traitement hormonal de la ménopause. Il ne convient pas à toutes les femmes, sa durée de prise est limitée. Il augmente certains risques pour la santé et son efficacité est de 75 % environ, pas 100%. Rappelons que le placebo améliore les bouffées de chaleur dans 40% des cas environ.

Alors, que faire sans médicament ? Dès 45 ans, adaptez  votre mode de vie en adoptant des bonnes résolutions.

le mode de vie ou « life style »  est essentiel, ne pas fumer, manger équilibré et avoir une activité physique régulière sont des éléments clefs pour passer sereinement le cap de la périménopause.

Fumer avance l’âge de la ménopause de 3 ans environ et les symptômes climatériques comme les bouffées de chaleur sont plus intenses chez les femmes qui fument.

L’activé physique améliore la souplesse articulaire, et diminue significativement les bouffées de chaleur. Choisir une activité respectueuse de l’organisme, pilates, yoga, danse, activités aquatiques, marche en particulier marche nordique.

L’alimentation à privilégier est une alimentation anti-inflammatoire , diminuant les aliments industriels et transformés, ce qui inclut quasiment tous les aliments sucrés, sauf les fruits et le miel. En cas de bouffées de chaleur, diminuer l’alcool, les repas trop chargés qui augmentent la température corporelle et aggravent la sensation de chaud. Boire de l’eau régulièrement pour  améliorer la sécheresse de la peau et des muqueuses liée à l’absence d’hormones.

Le changement de morphologie est difficile à combattre mais  éviter les 10% de prise de poids physiologique est très accessible par la pratique régulière du fasting ou jeûne intermittent, soit 14h sans prise alimentaire.

Dernier point, la perception psychologique de l’arrivée de la ménopause. N’oublions pas que les bouffées de chaleur sont un ressenti d’une sensation de chaud. L’idée est de ne pas s’opposer à  l’arrivée des bouffées de chaleur, de les accepter pour ne pas augmenter le mauvais ressenti. Nombreuses sont les femmes qui emploient des mots très forts, c’est insupportable, je n’en veux plus, c’est terrible, ce qui est leur perception de ces symptômes. Il faut apprendre à apprivoiser les bouffées de chaleur et la pratique régulière d’une pratique psycho-corporelle comme le yoga ou la méditation va les diminuer.

Homéopathie, acupuncture sont autant d’outils précieux pour passer le cap des premiers symptômes, les atténuer, les rendre tout simplement vivables.

Imprégnons-nous de cette phrase de  la médecine traditionnelle chinoise , » la ménopause est  le second printemps ».

Mon périnée bien aimé

Nombreuses sont mes patientes qui consultent pour des difficultés lors de la pénétration, des douleurs vulvaires appelées « vulvodynies », voire même des vestibulodynies (douleurs du vestibule, situé à l’entrée du vagin). https://dochomeogyneco.com/2019/02/04/vestibulodynies-et-si-on-pensait-aussi-a-lhomeopathie/

Ces douleurs sont souvent chroniques, survenant chez des femmes après la puberté. Elles entraînent une gêne dans les rapports, des douleurs parfois en s’asseyant, en faisant du vélo. Bref , la qualité de vie est perturbée et le handicap peut être sévère.

Ce qui me frappe chez certaines de ces patientes, c’est la méconnaissance de leur anatomie. Il est vrai que, dans les anciens livres de sciences naturelles ou les manuels plus récents d’éducation sexuelle, la région vulvaire est souvent mal illustrée, le clitoris volontiers oublié. D’où les créations de clitoris en 3 D, datant de 2016 et que nous devons à une chercheuse Odile Fillod, pour redonner à cet organe toute son importance,

Si vous, femmes ou hommes, qui lisez cet article êtes honnêtes, combien d’entre vous étaient capables avant la lecture de cet article, de dessiner les petites lèvres, grandes lèvres et de situer le méat urinaire par rapport au clitoris?

Les durées courtes de consultation ne nous permettent pas toujours de faire un cours d’anatomie, même s’il est facile de montrer un dessin de l’anatomie vulvaire.

Toutes les petites filles, et les femmes devraient s’intéresser à leur anatomie. C’est une bonne façon d’explorer sa sexualité, d’apprendre à son partenaire quelles zones sont érogènes. En cas de douleur, pouvoir identifier le lieu de la douleur permet d’aider le professionnel de santé à comprendre où et pourquoi telle zone devient douloureuse.

Les hommes devraient eux-aussi se renseigner non pas pour rechercher forcément le point G (G comme Graal!) , mais pour savoir simplement où est le clitoris!

Je vous ai convaincue?

Et bien, allez voir le site périnée bien aimé perinee-bien-aime.fr. Camille Tallet, sage-femme lyonnaise et ostéopathe est à l’origine de ce site. Les illustrations sont simples (j’en ai reproduite une au début de l’article, merci Camille!), les informations que vous trouverez sur les vestibulodynies, le vaginisme, compréhensibles pour tous.

Merci de transmettre ce message à tous et toutes, la vulve mérite le détour!

j’ai un OMPK , comment envisager une prise en charge intégrative?

Lors de l’article précédent, nous avons vu les critères diagnostiques et les causes du syndrome des ovaires micropolykystiques qui touche 8 à 13% des femmes.

La prise en charge de ce syndrome DOIT ETRE INTEGRATIVE, c’est à dire qu’il n’y a pas de médicaments qui guérissent ce syndrome, c’est une conjonction d’actions thérapeutiques mais aussi personnelles qui vont permettre l’amélioration voire la guérison du syndrome.

*L’hygiène de vie est fondamentale: en cas de surpoids, une perte de 10% réduit l’hyperandrogénie et a un effet bénéfique sur l’ovulation.

3 piliers comme toujours dans l’hygiène de vie , l’activité physique, l’alimentation et la gestion du stress.

-L’activité physique quotidienne présente  un intérêt. En cas de surpoids, elle va aider à corriger ce surpoids et quel que soit le poids,  elle améliore l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien et le fonctionnement du cycle.

-Une alimentation équilibrée alimentation a un rôle majeur pour moduler l’insulino-résistance, fréquente chez ces patientes et contribuer au contrôle du poids. En cas d’OMPK, il faut particulièrement  limiter les aliments à index glycémiques élevés, arrêter les grignottages et les boissons sucrées proscrire les aliments industriels souvent riches en sucre Un  agent insulino-modulateur, le myo-inositol a montré dans quelques études son action sur l’ovulation chez les patientes qui présentent un déficit en myo-inositol ovarien. Il  se trouve naturellement dans  les légumes (petits-pois et choux fleurs) , les céréales et les fruits (surtout oranges, pamplemousses e fraises),  le riz complet, le grain sarrasin, l’avoine et l’orge et certaines viandes, comme le bœuf ou le porc . Il peut être prescrit  sous forme de compléments alimentaires.

-La gestion du stress avec des techniques simples de cohérence cardiaque ont aussi un impact sur le fonctionnement hormonal.

*Parmi les médecines complémentaires, l’homéopathie a toute sa place dans la prise en charge de ces patientes, à toutes les étapes . Lors des troubles du cycle, des prescriptions de Folliculinum 15 CH au 8è et au 20è jour du cycle améliorent l’ovulation et peuvent réguler les cycles. Des prescriptions très individualisées de dilutions hormonales peuvent être proposées. L’acné, les troubles de l’humeur peuvent être améliorés par des médicaments homéopathiques. L’homéopathie peut aussi accompagner une volonté de perdre du poids, un traitement pour infertilité. Une consultation personnalisée est nécessaire pour individualiser les traitements.

L’acupuncture, l’hypnose peuvent avoir de nombreuses indications, dans l’amélioration du cycle, la prise en charge du stress ou des troubles du comportement alimentaire.

Les pratiques psycho-corporelles régulières  comme le yoga, Qi Gong, méditations, sophrologie ont un effet sur l’équilibre hormonal et la gestion du stress.  Les thérapies comportemento-cognitives peuvent influer sur le comportement alimentaire.

*Les traitements conventionnels visent à bloquer l’ovulation, régulant artificiellement les cycles. Il s’agit des pilules contraceptives classiques , contenant des oestrogènes et de la progestérone. Il faut éviter les pilules progestatives pures et les pilules oestro-progestatives de 2è génération qui aggravent les problèmes d’acné et de pilosité excessive. mais la prescription de pilules  de 3è et 4è génération est particulièrement à risque chez ces patientes qui présentent un risque majoré cardio-vasculaire.

A retenir: la pilule ne doit être prescrite qu’en cas de besoin de contraception ou d’hyperpilosité ou d’acné invalidantes, en l’absence de contre-indications vasculaires. Elle masque les troubles du cycle, mais ne guérit pas le SOMPK.

L’acétate de cyprotérone (Androcur® et ses génériques) était très prescrit dans cette indication d’hyperandrogénie clinique  mais les dernières données sur le risque de méningiome  en limitent l’usage.https://dochomeogyneco.com/2019/06/24/progestatifs-et-risque-de-meningiomes-faut-il-saffoler/

Les traitements hormonaux séquentiels comme la progestérone prescrite 10 jours consécutifs améliorent la régularité des cycles et déclenchent les règles.

La metformine , anti-diabétique, qui  module l’insuline ne doit être proposée qu’en cas de résistance à l’insuline avérée ou de  diabète.

En cas d’infertilité, les médecins des centres de procréation médicalement assistée proposent en première intention une stimulation par citrate de clomifène puis en deuxième intention des gonadotrophines exogènes injectables . Une intervention sur les ovaires peut améliorer l’ovulation (drilling ovarien).

Certaines études montrent un intérêt futur pour des antagonistes des récepteurs de la Gn RH (Gonadotrophine releasing Hormone) , hormone cérébrale qui déclenche les sécrétions d’hormone hypophysaire. Tout partirait donc du cerveau…

Pour résumer, le syndrome des ovaires micropolykystiques comme toute pathologie multifactorielle doit être pris en charge de façon intégrative, en alliant hygiène de vie, pratiques complémentaires et traitements médicamenteux conventionnels si nécessaire.

 

 

J’ai un OMPK! C’est quoi?

Après l’endométriose, nous assistons à une explosion des cas d’OMPK (ovaires micropolykystiques) ou en tout cas de patientes qui pensent être atteintes de ce syndrome.

Dans ce premier article, nous verrons sa définition et  comment le reconnaître.

Le Syndrome des ovaires micropolykystiques (OMPK) est un syndrome décrit en 1935 sous le nom de syndrome de Stein-Leventhal et qui associe plusieurs éléments, d’où son nom de syndrome. Il s’agit d’un dérèglement hormonal d’origine ovarienne et/ou centrale (au niveau du cerveau).L’élément clef est l’hyperandrogénie, c’est à dire la sécrétion d’hormones mâles en excès. Cet excès d’ hormone mâle est corrélé à état de résistance à l’insuline, l’hormone qui gère le sucre.

Le nom d’ovaires micropolykystiques est faux et lié à une mauvaise interprétation des images ovariennes prises pour des kystes alors qu’il s’agit en fait de follicules. Il faudrait parler d’ovaires micro-folliculaires.

Ce syndrome touche 8 à 13% des femmes.

Un consensus dit « consensus de Rotterdam de 2003 » établi les fondements de ce syndrome. Il a été revisité par la Société américaine d’endocrionologie en 2013 qui propose de retenir deux des 3 critères de Rotterdam suivants  pour poser le diagnostic d’ OMPK:

hyperandrogénie clinique (acné, augmentation de la pilosité, chute des cheveux) ou biologique ( augmentation du taux de testostérone) dans 70% des cas

troubles de l’ovulation, avec troubles du cycle (soit cycles longs, soit pertes de sang en petites quantités en dehors des règles),

-morphologie ovarienne particulière en échographie: au moins un ovaire présentant plus de 12 follicules de 2 à 9 mm de diamètre ou volume ovairen supérieur à 10 ml sans présence de kyste ni de follicule dominant.

Il peut exister un surpoids et des troubles métaboliques comme une résistance à l’insuline, avec perturbation de la glycémie.

Pour compléter le bilan , des examens complémentaires biologiques peuvent être demandés:  dosage des hormones hypophysaires (LH et FSH) qui montre dans le cas du SOMPK un taux de LH plus élevé que le taux de FSH au 3è jour du cycle , taux sanguin d’insuline, glycémie , dosage de certaines hormones (delta 4 andronestenedione, SDHA, 17 béta-oestradiol..), dosage de la TSH (hormone hypophysaire thyroïdienne.

Le mécanisme expliquant ce syndrome serait un trouble de la folliculogénèse d’origine ovarienne et /ou cérébrale. La folliculogénèse est la fabrication de follicules. Au cours de chaque cycle, un follicule est sélectionné, appelé « follicule dominant ». Il doit arriver à maturité et donner un ovocyte, potentiellement fécondable.  En cas d’OMPK, il y aurait un trouble de  la sélection des follicules et un excès de croissance des follicules expliquant le grand nombre de follicules visible en écho. Cela entraîne des troubles de l’ovulation et la perturbation des cycles.

Cette maladie, comme beaucoup de maladies chroniques est multi-factorielle: un facteur génétique a été identifié, des causes environnementales sont probables, en particulier la piste des perturbateurs endocriniens.

La recherche sur les souris évoque l’épigénétique, c’est à dire la transmission de la maladie à la descendance. par exemple, il a été noté une anomalie de développement des tissus cérébraux in utéro, lorsqu’ils sont soumis à des excès d’androgènes maternels. Cela pourrait expliquer l’association fréquente à des troubles dépressifs.

Ce syndrome doit être connu, diagnostiqué et pris en charge, car il peut entraîner des perturbations psychologiques, des risques d’ infertilité, un syndrome métabolique (surpoids avec répartition  des graisses prédominante sur l’abdomen, troubles des lipides, anomalies de la glycémie, élévation de la tension artérielle), responsable au long cours de diabète et de complications cardio-vasculaires.

Pour résumer, des troubles du cycle, avec des cycles longs, des problèmes d’acné et/ou de pilosité, des problèmes de poids, peuvent faire penser au syndrome des ovaires microkystiques. Une consultation auprès d’un médecin généraliste, gynécologue ou endocrinologue  est indispensable pour le confirmer et le prendre en charge.

Une association patientes Esp’OPK  a vu le jour en novembre 2018. https://www.esp-opk.org/association

Pour tout savoir sur  la prise en charge intégrative, rendez-vous lundi 7 Septembre

 

Je « prends » du Lutéran® ou Lutényl®. Quelles alternatives?

Je pense à vous, pauvres patientes qui subissez ou allez subir un arrêt de traitement brutal, une angoisse en attendant les résultats de l’IRM cérébrale et une interrogation sur le remplacement de votre traitement. Et pas de vrai coupable à incriminer…

En effet, cette histoire n’est pas un scandale sanitaire . Jusqu’à présent, il n’y a pas de doute émis sur la commercialisation correcte  de ces médicaments Lutényl® et Lutéran®, aucune suspicion de données cachées ou truquées. Le sur risque de méningiome a été évoqué suite aux constatations d’augmentation du risque chez les patientes sous Androcur® et génériques (acétate de cyprotérone). Les molécules étant voisines, il paraissait logique de vérifier l’innocuité au long cours de ces médicaments. Le surrisque de méningiome (tumeur cérébrale bénigne , mais qui peut comprimer le cerveau et nécessiter des interventions chirurgicales) est confirmé , augmenté par la dose et la durée de prise, avec des formes plus graves chez les femmes de 35 ans. Il s’agit d’un effet secondaire qui n’a pu être remarqué que lorsque suffisamment de femmes ont été traitées.

Relire l’article publié le 25 Juin 2020 https://dochomeogyneco.com/2020/06/25/lutenyl-luteran-surrisque-de-meningiome-confirme/

Existe-t-il des alternatives à ces médicaments?  oui, bien-sûr, tout dépend de l’indication.

Il est important de considérer qu’il peut s’agir d’une bonne opportunité de vérifier que le traitement par Lutényl® ou Lutéran® vous convient toujours. Deux questions à vous  poser: est-il toujours indiqué et la balance bénéfice/risque lui est-elle toujours favorable? Nombreuses sont mes patientes qui à l’arrêt d’un médicament pris depuis des années, s’aperçoivent d’effets secondaires qu’elles n’avaient pas identifiés.

Si la balance bénéfice/risque est favorable, le traitement par Lutényl® ou Lutéran® peut et doit être poursuivi, dans le respect des indications et en ayant vérifié par la réalisation d’une IRM cérébrale, l’absence de méningiome.

Si la balance bénéfice/risque est mauvaise ou si vous ne souhaitez plus prendre ces traitements par crainte, plusieurs solutions sont possibles:

  1. Si ces médicaments ont été prescrits pour des douleurs de règles, il est possible de prescrire d’autres médicaments progestatifs, comme la medrogestone (Colprone®), avec probablement un sentiment d’insécurité car personne ne peut savoir si d’autres effets secondaires seront dépistés dans quelques années. De plus, ce médicament est annoncé en rupture de stock, ce qui est logique puisque les médecins vont se tourner vers cette molécule. La promegestone (Surgestone®) est en arrêt de commercialisation.                                                                                                           En cas d’endométriose, un médicament à base de dienogest (Visanne® non remboursé ou son générique Dimetrium remboursé) peut prendre le relais en diminuant les douleurs de règles, mais il n’est pas contraceptif.

Il est aussi possible de faire appel à des traitements antalgiques ou anti-inflammatoires et à des pratiques complémentaires comme l’acupuncture, l’homéopathie, l’hypnose  ou des pratiques psycho-corporelles comme le yoga, la réflexologie pour apprendre à gérer la douleur. C’est le moment de refaire le point avec le médecin sur la cause de ces douleurs de règles.

2 Si ces médicaments ont été prescrits dans le cadre d’une aménorrhée (absence de règles) ou de troubles du cycle, le remplacement par de la dydrogestérone (Duphaston® et génériques) ou progestérone ( Utrogestan® et génériques…),  est possible. Les traitements homéopathiques à base de dilutions hormonales comme Folliculinum en échelle (une dose en 9 CH, le lendemain une dose en 15 CH, le surlendemain une dose en 30 CH) sont particulièrement efficaces.

3 Si ces médicaments ont été prescrits dans le cadre d’un traitement hormonal de la ménopause, le remplacement par de la Progestérone ( Utrogestan® et génériques…), ou de la dydrogestérone  (Duphaston® et génériques). C’est le seul cas où le traitement homéopathique est contre-indiqué. En effet, dans le cadre d’un traitement hormonal de la ménopause, le progestatif a pour but de protéger l’endomètre (intérieur de l’utérus) pour éviter cancer et polypes. Il doit être atrophiant et l’homéopathie n’a pas cette propriété.

4 Si ces médicaments Lutényl® ou Lutéran®  vous ont été prescrits pour une contraception, cette prescription est hors AMM , c’est à dire hors Autorisation de Mise sur le Marché et il est nécessaire de changer de contraception. Le Dispositif intra-utérin à hormones est dans la plupart des cas, une alternative sécurisante.

Mes conseils: ne pas arrêter brutalement Lutéran®, ni Lutényl® si vous n’avez pas de symptômes comme des migraines, troubles de la vision, du langage, de l’audition, vertiges, sans avoir consulté votre médecin ou demandé conseil au pharmacien. Ces professionnels de santé discuteront avec vous des alternatives.

Si vous souhaitez des conseils homéopathiques via une  consultation et que vous n’êtes pas suivie par un médecin homéopathe à proximité de chez vous, vous trouverez sur le site du SNMHF les médecins qui pratiquent des téléconsultations. https://www.snmhf.net/fr/

Lutényl®, Lutéran®, surrisque de méningiome confirmé

 

 

En Juin 2019, j’intitulais mon article « progestatifs et méningiome, faut-il s’affoler » .https://dochomeogyneco.com/2019/06/24/progestatifs-et-…faut-il-saffoler/ Et bien , oui…

L’étude épidémiologique EPI-PHARE  a recruté 1.8 millions de femmes traitées par l’acétate de nomegestrol (Lutényl® et génériques) et 1.5 million de femmes traitées par l’acétate de chlormadinone (Lutéran® et générique) entre le 1er Janvier 2007 et le 31 décembre 2018. Les résultats   confirment l’augmentation de risque de méningiome.

Ces médicaments sont prescrits dans les cas de troubles menstruels (absences de règles: aménorrhée ou douleurs de règles: dysménorrhée), l’endométriose, le traitement hormonal de la périménopause ou de la ménopause. Ils ne sont pas indiqués en contraception seule , même s’ils bloquent l’ovulation.

A retenir:

La prise d’un traitement progestatif par Lutényl® ou Lutéran® ou leurs génériques  augmente le risque de méningiome.

Cette augmentation de risque est proportionnelle à la durée de prise et à la dose prescrite. Une durée de prise de 6 mois, multiplie le risque par 3.3. Une prise de 3 ans par 7, une prise de 5 ans, par 12.5.

L’âge de plus de 35 ans est un facteur de risque de formes plus graves de méningiome ayant nécessité une prise en charge chirurgicale.

Si vous êtes actuellement sous Lutényl , Lutéran ou leurs génériques et que vous n’avez pas de symptômes, consultez votre médecin pour envisager un autre traitement. Il n’est pas nécessaire d’arrêter brutalement votre traitement

Si vous avez plus de 35 ans et que vous avez suivi ces traitements plus de 5 ans, une IRM cérébrale est conseillée.

Si vous avez des symptômes de type céphalées, troubles visuels, auditifs ou du langage, troubles de la mémoire vertiges et que vous avez pris ces médicaments , même pendant une durée limitée, consultez votre médecin pour envisager une IRM.

mais pas quoi les remplacer? C’est le sujet du prochain article…

 

 

Comment développer durablement les médecins

Dans nos études médicales il y a 30 ans, nous n’évoquions ni la santé globale, ni l’environnement, ni la prévention.

« Le développement durable est une forme de développement économique ayant pour objectif principal de concilier le progrès économique et social avec la préservation de l’environnement, ce dernier étant considéré comme un patrimoine devant être transmis aux générations futures »

En quoi les médecins ont-ils un rôle à jouer?  Ils doivent donner le bon exemple, se documenter pour informer leurs patients.

Dans nos cabinets, il existe des systèmes de tri basés uniquement sur la contagiosité des déchets.

En particulier en gynécologie et c’est compréhensible, la mode est maintenant l’usage unique, des dizaines de speculums plastiques emballés dans des dizaines de sacs plastiques balancés dans des poubelles .

Idem pour le papier que nous mettons sur les tables et qui bien évidemment sont détruits.

Mais comment faire pour recycler des speculums qui ont déjà servis?

Impossible bien-sûr
Une proposition: faire acheter à chaque patiente un speculum métallique (prix aux environs de 30 euros). La patiente l’apporterait à la consultation. Il suffirait de le nettoyer avec du savon ou une solution bactéricide. Plus de craintes de contamination, plus besoin de speculum à usage unique…

Des initiatives se créent en région.

Ainsi l’Agence régionale de Santé PACA a-t-elle initié  un projet d’accompagnement au développement durable auprès des 300 établissements de santé et des 1300 établissements médico-sociaux de la région. Cette démarche s’articule autour de thématiques telles que les résidus médicamenteux, l’énergie, les déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés, le gaspillage alimentaire, les biocides et les achats responsables.

https://www.paca.ars.sante.fr/une-demarche-de-developpement-durable-dans-les-etablissements-sanitaires-et-medico-sociaux-de-la

En tant que patients; vous avez votre mot à dire.
Demandez au médecin ce qu’il compte mettre en œuvre pour le développement durable dans son cabinet!

 

Vestibulodynies: et si on pensait aussi à l’homéopathie

Les vestibulodynies sont définies par une hypersensibilité de la région vulvaire;  elles toucheraient 2% des patientes de moins de 20 ans et 7 à 8% des patientes  de 40 ans. Il est à noter que l’étude est américaine, faite par voie postale et donc biaisée.  (Harlow and al, 2014)
Cette douleur commence en général entre 25 et 35 ans ; les douleurs sont spontanées ou provoquées (rapports, activité physique, station assise prolongée).

Dans les causes, sont retrouvées dans 50% des cas les mycoses à répétition, mais aussi la ménopause, des traitements locaux répétés, des dermatoses comme le lichen scléreux vulvaire. Les femmes qui présentent des vulvodynies sont plus souvent anxieuses, déprimées, et ayant une plus grande peur de la douleur sans qu’on sache si c’est la cause ou la conséquence de ces douleurs chroniques invalidantes.

Le diagnostic  est souvent tardif: l’errance diagnostique est de 5 à 7 ans; il est pourtant très simple car il repose sur le « test du coton tige » ; il consiste à promener un coton tige en bas de la zone vulvaire; normalement aucune douleur n’est perçue; les femmes présentant une vestibulodynie ressentent cet effleurement comme extrêmement douloureux, décrivant des décharges électriques, des piqûres et en général font un bond de recul sur la table d’examen.

Ce test est assez simple à faire chez soi

La prise en charge est multidirectionnelle: massages, dilatations vaginales, relaxation périnéale, anesthésiques locaux, physiothérapie, thérapeutiques cognitives et comportementales,  consultation  psychologique, sexologique.

N’oublions pas que le tabac est un facteur d’aggravation de toutes les douleurs; les patientes qui fument sont hyperesthésiques (perçoivent la douleur plus tôt) et le tabac crèe une inflammation qui augmente la douleur. Il est donc conseillé d’arrêter de fumer

Pourquoi penser à l’homéopathie: elle peut d’une part , en faisant décrire précisément les sensations de la patiente conduire à prescrire des traitements pour rendre la douleur plus tolérable: arsenicum album 5 à 9 CH (douleur brûlante améliorée par la chaleur), causticum 5 à 9 CH (sensation d’écorchure ou de plaie à vif) , nitricum acidum 5 à 9 CH  (sensation d’écharde)…

Elle tient aussi compte de la personnalité de la patiente, de son terrain et peut traiter la personne dans sa globalité et prendre en charge les composantes anxieuses: Staphysagria 15 CH si on sent un sentiment d’injustice ou si les douleurs ont commencé après un traumatisme physique ou psychique, Ignatia 15 CH si les douleurs sont paradoxales avec des moments où il n’y a aucune douleur et d’autres périodes douloureuses, Arsenicum Album 15 CH (caractère méticuleux, toilettes excessives), Pulsatilla 15 CH(caractère docile, antécédents de mycoses à répétition), Nux vomica 15 CH(irritabilité, intolérance à la douleur)…

Une consultation spécialisée par un médecin ou une sage-femme est nécessaire pour adapter la prescription et coupler les traitements conventionnels aux traitements complémentaires dans une démarche de médecine intégrative, .