Lors de l’article précédent, nous avons vu les critères diagnostiques et les causes du syndrome des ovaires micropolykystiques qui touche 8 à 13% des femmes.
La prise en charge de ce syndrome DOIT ETRE INTEGRATIVE, c’est à dire qu’il n’y a pas de médicaments qui guérissent ce syndrome, c’est une conjonction d’actions thérapeutiques mais aussi personnelles qui vont permettre l’amélioration voire la guérison du syndrome.
*L’hygiène de vie est fondamentale: en cas de surpoids, une perte de 10% réduit l’hyperandrogénie et a un effet bénéfique sur l’ovulation.
3 piliers comme toujours dans l’hygiène de vie , l’activité physique, l’alimentation et la gestion du stress.
-L’activité physique quotidienne présente un intérêt. En cas de surpoids, elle va aider à corriger ce surpoids et quel que soit le poids, elle améliore l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien et le fonctionnement du cycle.
-Une alimentation équilibrée alimentation a un rôle majeur pour moduler l’insulino-résistance, fréquente chez ces patientes et contribuer au contrôle du poids. En cas d’OMPK, il faut particulièrement limiter les aliments à index glycémiques élevés, arrêter les grignottages et les boissons sucrées proscrire les aliments industriels souvent riches en sucre Un agent insulino-modulateur, le myo-inositol a montré dans quelques études son action sur l’ovulation chez les patientes qui présentent un déficit en myo-inositol ovarien. Il se trouve naturellement dans les légumes (petits-pois et choux fleurs) , les céréales et les fruits (surtout oranges, pamplemousses e fraises), le riz complet, le grain sarrasin, l’avoine et l’orge et certaines viandes, comme le bœuf ou le porc . Il peut être prescrit sous forme de compléments alimentaires.
-La gestion du stress avec des techniques simples de cohérence cardiaque ont aussi un impact sur le fonctionnement hormonal.
*Parmi les médecines complémentaires, l’homéopathie a toute sa place dans la prise en charge de ces patientes, à toutes les étapes . Lors des troubles du cycle, des prescriptions de Folliculinum 15 CH au 8è et au 20è jour du cycle améliorent l’ovulation et peuvent réguler les cycles. Des prescriptions très individualisées de dilutions hormonales peuvent être proposées. L’acné, les troubles de l’humeur peuvent être améliorés par des médicaments homéopathiques. L’homéopathie peut aussi accompagner une volonté de perdre du poids, un traitement pour infertilité. Une consultation personnalisée est nécessaire pour individualiser les traitements.
L’acupuncture, l’hypnose peuvent avoir de nombreuses indications, dans l’amélioration du cycle, la prise en charge du stress ou des troubles du comportement alimentaire.
Les pratiques psycho-corporelles régulières comme le yoga, Qi Gong, méditations, sophrologie ont un effet sur l’équilibre hormonal et la gestion du stress. Les thérapies comportemento-cognitives peuvent influer sur le comportement alimentaire.
*Les traitements conventionnels visent à bloquer l’ovulation, régulant artificiellement les cycles. Il s’agit des pilules contraceptives classiques , contenant des oestrogènes et de la progestérone. Il faut éviter les pilules progestatives pures et les pilules oestro-progestatives de 2è génération qui aggravent les problèmes d’acné et de pilosité excessive. mais la prescription de pilules de 3è et 4è génération est particulièrement à risque chez ces patientes qui présentent un risque majoré cardio-vasculaire.
A retenir: la pilule ne doit être prescrite qu’en cas de besoin de contraception ou d’hyperpilosité ou d’acné invalidantes, en l’absence de contre-indications vasculaires. Elle masque les troubles du cycle, mais ne guérit pas le SOMPK.
L’acétate de cyprotérone (Androcur® et ses génériques) était très prescrit dans cette indication d’hyperandrogénie clinique mais les dernières données sur le risque de méningiome en limitent l’usage.https://dochomeogyneco.com/2019/06/24/progestatifs-et-risque-de-meningiomes-faut-il-saffoler/
Les traitements hormonaux séquentiels comme la progestérone prescrite 10 jours consécutifs améliorent la régularité des cycles et déclenchent les règles.
La metformine , anti-diabétique, qui module l’insuline ne doit être proposée qu’en cas de résistance à l’insuline avérée ou de diabète.
En cas d’infertilité, les médecins des centres de procréation médicalement assistée proposent en première intention une stimulation par citrate de clomifène puis en deuxième intention des gonadotrophines exogènes injectables . Une intervention sur les ovaires peut améliorer l’ovulation (drilling ovarien).
Certaines études montrent un intérêt futur pour des antagonistes des récepteurs de la Gn RH (Gonadotrophine releasing Hormone) , hormone cérébrale qui déclenche les sécrétions d’hormone hypophysaire. Tout partirait donc du cerveau…
Pour résumer, le syndrome des ovaires micropolykystiques comme toute pathologie multifactorielle doit être pris en charge de façon intégrative, en alliant hygiène de vie, pratiques complémentaires et traitements médicamenteux conventionnels si nécessaire.