Expo cancers à la cité des sciences à Paris: à ne pas manquer

Il fallait oser, une exposition « grand public » sur un thème aussi « touchy » que le cancer et c’est réussi!

Intéressante, accessible à tous, vulgarisée mais pas trop, très bien documentée, ludique, cette exposition permet de rentrer dans le thème du cancer par plusieurs voies:

-l’histoire du cancer et de l’humanité : le cancer n’est pas un fléau des temps modernes. Il est né il y a plus de 500 millions d’années et a suivi l’évolution de nombreuses espèces.

-les différentes étapes aboutissant à un cancer: vous vous installez sur un canapé et au plafond défilent les différentes étapes, initiation qui correspond à la lésion de l’ADN, promotion avec la multiplication cellulaire. Ces étapes sont encore réversibles, puis si la réparation ne se fait pas ou que le facteur cancérogène persiste, arrive la troisième phase, irréversible, c’est celle de la progression avec changement de caractéristiques de la cellule qui devient cancéreuse. Elle échappe alors à tout contrôle, devient invisible pour notre système immunitaire, fabrique des vaisseaux , bref se transforme en envahisseur.

-la recherche en cancérologie: il n’y a pas un cancer, mais des cancers. Il n’y a donc pas un traitement mais des traitements et les innovations dans ce domaine sont multiples. Pour autant, comme le dit Alain Eychène, commissaire scientifique de l’exposition, « éradiquer le cancers comme une pandémie avec un vaccin? Non, car nous ne pouvons pas aller contre le processus évolutif qui entend que tout individu génère régulièrement des mutations entraînant l’apparition de cellules cancéreuses…. Par contre, il est de notre pouvoir de minimiser les risques en en diminuant au maximum l’exposition aux facteurs cancérogènes, avec la prévention primaire »

-des interviews de personnalités médicales et de patients, dont Catherine Tourette-Turgis qui a créé en 2010 l’université des patient-e-s Sorbonne Université, formation diplômante pour les patients qui veulent devenir patients partenaires. J’ai eu la chance de rencontrer Catherine alors que je visitais l’exposition et le combat qu’elle mène depuis sa maladie est remarquable. Elle donne l’occasion à des patients ayant subi une pathologie chronique d’acquérir une pédagogie pour mettre au service de la collectivité leurs connaissances et leur expérience.

-des témoignages bouleversants et plein d’espoir de patient(e)s qui ont subi l’annonce du cancer et le parcours de combattant qui a suivi.

– un mur dédié à la qualité de vie et aux soins de support, avec mention des pratiques complémentaires et de l’oncologie intégrative. Une grande déception pour moi, que l’homéopathie ne soit pas mentionnée, elle, qui, dans l’étude Vican 5, est la première pratique complémentaire utilisée par les patients atteints de cancer. Dans cette étude, elle est utilisée par 58% des patients atteints de cancer qui sont soutenus en plus de leurs traitements du cancer par les pratiques complémentaires.

https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Le-point-sur/La-vie-cinq-ans-apres-un-diagnostic-de-cancer/L-enquete-VICAN5

Un seul conseil: Visitez cette exposition! Vous avez jusqu’au 8 Août!

Un clin d’oeil et un Bravo à Frédérique, rédactrice du journal de l’exposition et co-autrice de notre livre « Plus forts contre le cancer »

Homéopathie et soins de support, une évidence

L’accompagnement global des patient(e)s atteint de cancer est fondamental.

Les traitements conventionnels du cancer comprennent la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’immunothérapie. Leur but est de tuer les cellules cancéreuses et pour l’immunothérapie d’entraîner des réactions immunitaires pour que l’organisme lutte contre le cancer.

Autrefois, une personne sur 3 décédait du cancer, c’est maintenant une sur deux, grâce à l’efficacité des traitements , mais aussi au dépistage précoce de certains cancers.

Pour autant, vivre la période de traitement du cancer est compliquée en raison des effets secondaires nombreux des protocoles anti-cancéreux. C’est la place des soins de support, soins complémentaires qui visent à traiter les symptômes liés à la maladie ou les effets secondaires des traitements. L’association francophone des soins oncologiques de support les définit comme “l’ensemble des soins et du soutien nécessaire aux personnes malades atteintes de maladies graves, conjointement aux traitements spécifiques, tout au long de la maladie lorsqu’il y en a”.http://afsos.org/les-soins-de-support/mieux-vivre-cancer/.

Par exemple, des antalgiques vont calmer la douleur qui peut survenir dans certains cancers, les anti-émétiques (anti vomissements) préviennent les vomissements des chimiothérapies.

C’est dans cette catégorie qu’interviennent les pratiques complémentaires comme l’homéopathie.

Les médicaments homéopathiques présentent l’intérêt d’être efficaces comme en témoigne l’étude du Professeur Frass, publiée en 2020 dans « the Oncologist »* . Vous retrouverez la présentation de cette étude randomisée versus placebo dans ce blog (Septembre 2021) dans ce blog qui fait la preuve de l’efficacité d’une prise en charge individualisée avec une diminution significative des symptômes comme l’insomnie, la douleur, la nausée, la fatigue, la perte d’appétit .

L’autre intérêt de l’homéopathie est l’absence d’effets secondaires et l’absence d’interactions médicamenteuses avec les traitements du cancer, raison pour laquelle les oncologues l’autorisent.

Voici quelques exemples de médicaments homéopathiques qu’il est possible de prendre en prévention ou en traitement d’effets secondaires.

-Si chirurgie, la prescription d’ARNICA 9 CH 5 granules deux fois par jour avant la chirurgie et dès le lendemain pendant 15 jours a pour objectif d’améliorer la récupération de l’organisme après le traumatisme chirurgical. Je reviendrai dans un prochain post sur une étude montrant l’intérêt de deux médicaments homéopathiques dans la chirurgie du sein.

-En cas de chimiothérapie, l’effet le plus fréquent est la survenue de nausées. En systématique, NUX VOMICA 5 CH peut être pris le matin de la chimiothérapie à raison de 5 granules par prise, et renouvelé 4 à 6 fois par jour en fonction de l’intensité des symptômes nauséeux, puis espacer lorsque cela va mieux.

-Les douleurs articulaires sous hormonothérapie répondent bien à RHUS TOX 9 CH et RUTA GRAVEOLENS 9 CH: 3 granules de chaque 2 fois par jour pour améliorer ces douleurs de dérouillage (impression d’être rouillé, avec amélioration au mouvement lent)

Si vous souhaitez d’autres protocoles, demandez conseil au pharmacien. Depuis 2020, une convention signée avec Ameli permet à certains pharmaciens de proposer des consultations d’accompagnement des cancers traités par voie orale. Le conseil homéopathique en fait partie.

Vous pouvez aussi aller sur le site de la SHISSO (Société Homéopathique Internationale de Soins de Support en Oncologie) https://www.shisso-info.com/où sont détaillés les protocoles en fonction des traitements.

Enfin, une consultation individualisée auprès d’un médecin homéopathe peut permettre de répondre à des demandes spécifiques en fonction des traitements, du terrain de la personne et la téléconsultation est particulièrement adaptée à ce type de consultation de soins de support.

Ne subissez pas les effets secondaires du cancer ou de ses traitements, demandez conseil à votre pharmacien ou à votre médecin et pensez aux associations (Ligue contre le cancer, Centres Ressource…)

*Frass M, Lechleitner P, Gründling C, et al. Homeopathic Treatment as an Add-On Therapy May Improve Quality of Life and Prolong Survival in Patients with Non-Small Cell Lung Cancer: A Prospective, Randomized, Placebo-Controlled, Double-Blind, Three-Arm, Multicenter Study [published correction appears in Oncologist. 2021 Mar;26(3):e523]. Oncologist. 2020;25(12):e1930-e1955.

Un, deux, trois, mieux vaut prévenir que guérir

Nous entendons beaucoup parler de la prévention des cancers, mais de quoi parle-t-on réellement et sur quelle prévention pouvons-nous agir?

La prévention est «l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps» (Organisation Mondiale de la Santé OMS, 1948)

La prévention primaire est définie comme l’ensemble des actes destinés à diminuer l’incidence d’une maladie, donc à réduire l’apparition de nouveaux cas ou à en retarder l’âge de début. Il s’agit de diminuer  les conduites individuelles à risque, comme les risques en terme environnementaux ou sociétaux. Elle repose sur l’éducation et l’information des facteurs de risque. Mais aussi sur des décisions politiques pour diminuer certains facteurs de risque, comme la pollution, les perturbateurs endocriniens.

Par exemple, ne pas fumer pour éviter des maladies pulmonaires, cardio-vasculaires et certains cancers

La prévention secondaire consiste à diminuer la prévalence d’une maladie dans une population. Ce stade recouvre les actes destinés à agir au tout début de l’apparition du trouble ou de la pathologie afin de s’opposer à son évolution ou encore pour faire disparaître les facteurs de risque ». C’est le classique dépistage. L’exemple type est la mammographie qui vise à dépister des cancers du sein de petite taille.

La prévention tertiaire consiste à « diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives dans une population et de réduire les complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie. » Changer son mode de vie après un cancer peut permettre de diminuer les facteurs de risque d’autres cancers ou de maladies métaboliques ou cardio-vasculaires. Arrêter de fumer après un premier cancer est une prévention tertiaire.

Une prévention quaternaire est décrite en santé publique. C’est l’ensemble des soins chez des malades ayant dépassé le stade  des soins curatifs et qui se trouvent parfois aussi en phase terminale. Une autre définition est l’ensemble des actions menées pour identifier un patient ou une population à risque de surmédicalisation, le protéger d’interventions médicales invasives et lui proposer des procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables.

40% des cancers seraient d’après l’Institut National du Cancer  évitables en changeant notre mode de vie. Avoir une activité physique  régulière, manger équilibré et diversifié, ne pas fumer, éviter la consommation d’alcool et éviter l’exposition aux UV permettraient de réduire les risques. Cela fait partie de la prévention primaire ou tertiaire.

La réalisation de frottis cervico-utérins est une démarche de prévention secondaire alors que la vaccination contre le Human Papilloma Virus et l’arrêt du tabac font partie de la prévention primaire du cancer du col de l’utérus.

La charte d’Ottawa∗, établie à l’issue de la première Conférence internationale de novembre 1986 et ratifiée par la France vise à « donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer. »

∗OMS charte d’Ottawa du 21 Novembre 1986

24 ans et un retard considérable en France dans notre politique de santé pour arriver à cet objectif.

N’attendons pas. Comme pour le développement durable, il faut agir. Préventions primaires et tertiaires sont entre vos mains.

Plus forts contre le cancer

Plus forts contre le cancer est sorti le 17 Septembre aux éditions Robert Laffont.

Plus qu’un livre sur le cancer , il se veut consensuel, éthique, factuel.

Nous l’avons écrit avec Frédérique Odasso, amie journaliste pour apporter des informations sur la prise en charge globale du cancer.

Nombreux patients à qui je donne des conseils me demande s’ils peuvent les trouver dans un ouvrage de référence. Or, je me suis aperçue que les ouvrages sur le cancer abordait un unique angle de vue: les traitements complémentaires, OU la psychologie OU les traitements conventionnels de façon rarement vulgarisée.

Il nous a semblé pertinent de rédiger un ouvrage qui fasse le point sur la prise en charge actuelle d’un patient atteint de cancer et pas seulement la prise en charge de la tumeur.

Les cellules cancéreuses se développent chez un hôte et cet hôte ne doit jamais être ignoré. Il a un rôle à jouer. Il doit être acteur. Pour autant, il n’est ni coupable, ni responsable de ce qui lui arrive. Le cancer est multifactoriel, la génétique, l’environnement, l’âge, le psychologique sont autant de facteurs qui permettent le développement des cellules cancéreuses.

L’oncologie intégrative consiste à considérer la personne pour choisir les traitements. Elle réunit la médecine conventionnelle , les pratiques complémentaires, et l’hygiène de vie (life style). L’idéal est que le choix des traitements soient coordonnés par un soignant qui connaisse tous les outils.

Nous faisons le point sur la pathologie cancéreuse, l’organisation en France des professionnels et des institutions autour du cancer, les traitements conventionnels, les pratiques complémentaires, l’hygiène de vie anti-inflammatoire (alimentation, activité physique, gestion du stress), la prévention tertiaire pour diminuer les facteurs de risque d’autres pathologies et la place des  aidants.

Le livre est ponctué de témoignages et de « gentils » coups de gueule du médecin qui aimerait tant que les choses bougent!

Il a aussi comme ambition de s’adresser aux soignants qui veulent en savoir plus sur ce que pourraient faire leurs patients en complément des traitements conventionnels pour stabiliser ou guérir leur cancer, en tout cas pour vivre mieux avec..

Message d’espoir pour toutes les personnes qui souffrent de cette pathologie et leurs proches: oui, vous pouvez agir et être plus forts AVEC le cancer.

 

Des célébrités parlent de la médecine intégrative

En cette rentrée masquée, pleine de doutes , de contre-vérités assénées comme des certitudes ,  je ne résiste pas à  la joie de partager avec vous ces deux vidéos issues d’un congrès qui s’est déroulé à Arles du 24 au 30 Août. Elles parlent du  concept de médecine intégrative dont je vous ai déjà beaucoup parlé.  Elles m’ont enthousiasmée, pas de langue de bois, de la sérénité, de la bienveillance et un langage de bon sens.

Dans la première vidéo, https://www.youtube.com/watch?v=r3lcrwtiXRk&feature=emb_err_woyt     Jean-Michel Jarre , Marion Cotillard s’expriment au cours d’une conférence « la science, la nature et la médecine », modérée par le Dr Jean-François Masson, médecin homéopathe. Ecoutez bien  Jean-Michel Jarre analyser le dénigrement de l’homéopathie. Marion Cotillard soigne ses enfants en homéopathie et elle ose le dire!  Elle exprime la nécessité de comprendre sa maladie , de devenir acteur de sa santé.

La deuxième vidéo,  https://www.youtube.com/watch?v=3nx9OPCpCp4 est issue d’une conférence intitulée « la nécessité d’un dialogue ouvert, l’espoir de la médecine intégrative » qui rassemble un chef de service de gynécologie-obstétrique le Pr Madelenat , un oncologue Alain Toledano, une patiente et  le Dr Suerinck, médecin homéopathe. J’ai revécu dans les paroles du Pr Madelenat, mes premiers pas vers cette médecine intégrative, le mépris et l’ironie des confrères (le début de ce mot est parfois très approprié!), le refus de certains collègues d’évoluer vers des thérapeutiques nouvelles. Comme lui, je ne suis pas née dans l’homéopathie et aucun enseignement ne m’a été fait sur ce sujet dans les facultés de médecine. Comme lui, l’écoute des patients, l’envie de les aider m’a conduite naturellement à m’ouvrir à d’autres espaces thérapeutiques complémentaires que j’ai intégré à ma pratique par nécessité.

Ecoutez ce que dit Alain Toledano sur la prise en charge du patient en oncologie, le recours aux médecines complémentaires. Comment ne pas adhérer à son discours?

Régalez-vous, transférez ces vidéos. Elles ne sont pas une preuve de leur efficacité , mais elles sont la preuve de l’actualité de ces sujets et de la volonté d’aller contre une médecine figée au siècle dernier , irrespectueuse des patients.

 

Cancers: pas toujours une fatalité…

 

 

Le rapport du Centre International  de Recherche sur le Cancer (CIRC) publié fin Août 2018 est clair: plus de 40% des cancers sont liés au mode de vie et à l’environnement

Il s’agit d’une étude financée par l’Institut National du Cancer (InCa) et réalisée par le CIRC et la collaboration de 70 experts français de recherche et santé publique.

13 facteurs de risque ont été étudiés: sans surprise, les 4 gagnants sont des facteurs de mode de vie qu’on peut modifier:  le tabac, l’alcool, l’alimentation déséquilibrée et le surpoids (et obésité), soit  38.8% de cancers évitables.

A la suite de ce rapport, les recommandations sont:

-ne pas fumer

-ne pas dépasser 2 verres de vin par jour avec des jours sans boire d’alcool ou 10 verres de vin par semaine

-manger équilibré , soit 5 portions de fruits et légumes par jour (400-500g), consommer des produits céréaliers complets non raffinés, 2 laitages, pas plus de 500 g de viande rouge par semaine, pas plus de 150 g de charcuterie par semaine

-surveiller son poids régulièrement

-avoir une activité physique de 30 minutes quotidiennement

-allaiter son enfant si possible exclusivement 6 mois

Un beau programme facile à suivre pour l’année 2019… (à part l’allaitement!)

 

Oui au chichon thérapeutique…

Le cannabis est un mélange extrait de feuilles séchées et du cœur de fleurs du chanvre,  Cannabis sativa.

Elle comporte un principe actif, le tétrahydrocannabinol ( THC), qui a des propriétés psychotropes.

Chacun connait son usage en tant que drogue: c’est la première drogue illégale en France.

Elle se présente sous forme d’herbe fabriquée avec la feuille, tige ou fleur séchée (marijuana) et fumée sous forme de joints, pétards, ou de résine fabriquée avec l’extrémité fleurie de la plante (Haschisch, chichon..) et fumée aussi, mélangée au tabac,  sous forme de joints.

Une consommation régulière va entraîner de la fatigue, des changements d’humeur, l’amoindrissement des capacités de mémorisation, une diminution physique, des risques chez le fœtus des femmes enceintes . Tous les parents confrontés aux addictions de leurs adolescents reconnaitront la dangerosité d’un usage régulier du cannabis, qui ne doit pas être banalisé.

Mais le THC a aussi des propriétés antalgiques, antispasmodiques . Il stimule l’appétit, il empêche les vomissements, et à fortes doses, a un impact positif sur la détérioration de la mémoire. Le THC aurait aussi des propriétés anti-inflammatoires et une action sur le système immunitaire. D’où l’idée de l’utiliser à des fins thérapeutiques:

Les études cliniques existent et le prouvent:  891 articles « cannabis et douleur » sont référencés sur Medline depuis 1970.

Des articles récents font état de l’intérêt du cannabis dans la prise en charge des neuropathies chroniques, des symptômes de  la sclérose en plaques, de la douleur et des vomissements chez des patients cancéreux.

Face à ces effets positifs, quels sont les risques?

Le cannabis n’induit qu’une faible dépendance physique (moins que le tabac et l’alcool), une très faible toxicité générale (moins que l’alcool et le tabac), une faible dangerosité sociale (moins que l’alcool).

Un seul médicament à base de cannabis, le Sativex® , a obtenu l’autorisation de mise sur le marché pour les patients atteints de sclérose en plaques, en vue d’améliorer leur qualité de vie, le sommeil et de diminuer la douleur. ; en France, l’HAS lui a attribué un service médical rendu faible, ce qui gêne sa commercialisation , alors qu’il est commercialisé dans 22 pays, dont 17 pays européens.

Les patients méritent que la réglementation française sur l’usage thérapeutique du cannabis avance; il faut définir un cadre précis de son usage, quelle pathologie, quelle posologie, quelle durée de prise,  et l’autoriser ou continuer à être hypocrites et à accepter que nos patients se le procurent dans les pays limitrophes: ils courent le risque de produits de qualité médiocre et nous perdons, en tant que soignants, la connaissance de cette prise, ce qui peut induire des problèmes d’interférences médicamenteuses.

Ko G.D, Bober S.L, Mindra S, Moreau J.M

Medical cannabis, the canadian perspective

Journal of Pain research 2016:9:835-744

Maida V, Daenninck P.J

A user’s guide to cannabinoid therapies in concology

Currents oncology 2016;23:398-406

 

365 La cohérence cardiaque pour tous, ludique et efficace

La cohérence cardiaque fait partie des pratiques psycho- corporelles; elle est simple à pratiquer et  non coûteuse .

Je vous incite à la pratiquer régulièrement pour en obtenir tous les bénéfices et pouvoir vous en servir efficacement en cas de nécessité; amusez-vous à la pratiquer avec vos enfants, dans des réunions, dans les transports en commun. Je la conseille en particulier aux personnes en traitement pour un cancer qui pourront utiliser cette méthode facilement en salle d’attente, pendant les séances de radiothérapie, en cas de stress…

Le principe de la cohérence cardiaque

Le cœur a une fréquence cardiaque qu’on repère par le pouls; par exemple, un sportif a un cœur qui bat autour de 50 battements par minute; le commun des mortels a un cœur qui bat autour de 80 battements par minute et en cas de stress ou d’activité sportive, le  cœur s’accélère parfois jusqu’à 150 battements par minute.

mais cette fréquence n’est pas stable; le cœur ralentit et accélère en permanence; la fréquence est variable et pour 4 battements par minute, la distance séparant deux battements n’est jamais identique; on appelle cela la « variabilité cardiaque »; plus cette variabilité est grande, plus l’état de santé est bon. On sait en effet, que cette variabilité s’abaisse avec l’âge, les maladies chroniques, le stress, l’angoisse, la dépression , la fatigue, la consommation tabagique, le manque de sommeil, le surpoids, la sédentarité..

Les facteurs qui augmentent la variabilité cardiaque sont les pratiques psycho-corporelles, comme la méditation, le yoga, le Qi Gong, la prière,  mais aussi une bonne hygiène de vie avec la pratique d’un exercice physique régulier, une alimentation équilibrée, une sexualité épanouie, …

Cette variabilité cardiaque est le témoin d’une bonne adaptabilité du cœur, sous la dépendance du système nerveux autonome  qui comprend deux parties:

1) le système sympathique prévu pour s’adapter aux situations de stress et utilisant l’adrénaline; devant un évènement stressant, le  cœur s’accélère, pour apporter oxygène aux muscles et pouvoir se sauver.

2) Le système parasympathique lui, calme le système, et permet la relaxation; il est véhiculé par le nerf vague et utilise l’acétylcholine.

La cohérence cardiaque est une pratique consistant à rythmer les mouvements du  cœur avec la respiration. En contrôlant la respiration, on peut contrôler son cœur ; par exemple, lorsque l’on a peur, spontanément, on bloque sa respiration et on se met en alerte; lorsque le danger passe, on souffle (on expire) , et on relâche la pression.

Lorsque l’on inspire, le cœur accélère, car le frein (système parasympathique) est inhibé. Lorsque l’on expire, le cœur ralentit.

La pratique de la cohérence cardiaque:

positionnez-vous assis dans un endroit calme; mettez sur you tube, un exercice de cohérence cardiaque qui va vous donner le rythme; inspirez sur 5 secondes, expirez bouche semi-ouverte sur 5 secondes, ce qui fait un cycle de 10 secondes; Faites cela 6 fois, ce qui fait une minute; ce cycle de 6 respirations par minute  fait rentrer le cœur en « résonance ». C’est ce qu’on appelle l’état de « Cohérence cardiaque »

Cet état est donc volontaire, temporaire

Les bienfaits de la cohérence cardiaque

-Ses effets immédiats et brefs

sensation d’apaisement et de calme, le cerveau et le cœur ralentissent; la sérénité s’installe

-Effets qui persistent quelques heures après la séance:

Baisse du cortisol, hormone du stress, augmentation de la DHEA (déhydroépiandrostérone, hormone dite de « jouvence », augmentation des Immunoglobulines A salivaires (renforcement immunitaire), augmentation de la secrétion d’ocytocyne, qui renforce le lien d’attachement aux autres, augmentation du facteur natriurétique (qui baisse la tension artérielle), augmentation des ondes alpha cérébrales qui favorisent la mémorisation, l’apprentissage , action favorable sur de nombreux neuro-médiateurs dont la dopamine (hormone du plaisir) et la sérotonine (hormone qui joue un rôle sur la prévention de la dépression et de l’anxiété), réduction de la perception du stress et d’autres émotions désagréables comme la colère.

-Effets à long terme

Ils ne sont obtenus qu’en cas de pratique régulière des exercices et apparaissent en moyenne 7 à 10 jours après des exercices quotidiens; ils durent plusieurs semaines après l’arrêt de la pratique

3 fois par jour 6 cycles de respiration pendant 5 minutes: d’où le terme de 365

Diminution de l’hypertension artérielle, de l’anxiété et de la dépression

Meilleur contrôle de la régulation du sucre, réduction du périmètre abdominal

Meilleure récupération à l’effort

Meilleure tolérance à la douleur et diminution de la douleur en particulier pour les migraines, névralgies, sciatiques

Meilleure capacité de mémorisation et de concentration

Diminution des troubles de l’attention et de l’hyperactivité

Diminution de l’inflammation chronique

Vous êtes convaincus, alors dès demain pensez cohérence cardiaque 365

pour en savoir plus

Cohérence cardiaque 365  Dr David O’Hare

Editions Thierry Souccar, 2012

Sexualité et cancer du sein: levons les tabous

Du 10 au 12 Janvier 2018, a lieu à Nice le 16è cours francophone sur les cancers du sein et les cancers gynécologiques.

L’occasion d’aborder dans une session de psycho-oncologie la problématique de la sexualité chez les patientes atteintes d’un cancer du sein.

Natacha Espié, psychologue et présidente de Europa Donna (association qui rassemble et informe les femmes dans la  lutte contre le cancer du sein ) a illustré sa présentation de différents cas cliniques permettant d’affirmer que chaque histoire est différente et que chaque histoire est celle d’un couple, avec deux vécus parfois opposés de la situation.

Parmi les problématiques fréquemment évoquées par les patientes, celle d’une image corporelle modifiée par la chirurgie, en particulier l’ablation du sein, altérée par la chimiothérapie (pertes des poils pubiens et des cheveux) ou l’hormonothérapie (prise de poids), celle d’une sécheresse vaginale, conséquence de la ménopause induite par la chimiothérapie ou de l’arrêt des traitements hormonaux de la ménopause ou des traitements anti-hormonaux prescrits, celle d’une baisse de désir de la patiente et /ou  du partenaire, conséquence de l’annonce du cancer.

Les solutions thérapeutiques passent par des consultations de psychologie, des solutions locales  pour combattre la sécheresse vaginale: crèmes à l’acide hyaluronique, injection d’acide hyaluronique, laser, massages; l’occasion au docteur  Marc Espié de rappeler qu’il est possible de prescrire des crèmes contenant des hormones à une femme qui a eu un cancer du sein.

La qualité de la sexualité pendant les traitements ou après les traitements pour le cancer du sein dépend beaucoup de celle qui précédait la découverte du cancer.

Le rôle du ou de la partenaire a été souligné: c’est dans le regard de « sa » ou « son » partenaire, que la patiente va se sentir désirée et désirable; l’image dans le miroir ne doit pas être la seule référence.

Nous, les médecins ,  avons tous souligné que nous n’abordions pas systématiquement le risque de troubles sexuels chez les femmes prises en charge pour un cancer du sein, par manque de temps, par pudeur, par manque de compétence pour proposer des prises en charge, mais aussi parce que ces troubles sont considérés comme accessoires par rapport à la survie: ils peuvent être pourtant, pour certaines femmes, très importants pour la qualité de la vie dans l’après cancer.

Deux messages à passer aux patientes:

-osez en parler au médecin généraliste, oncologue, gynécologue des difficultés sexuelles que vous pouvez rencontrer.

-osez en parler avec votre partenaire  car il ou elle  joue un rôle très important pour que vous vous sentiez désirable et éprouviez du désir.

 

Pour en savoir plus:

https://www.ligue-cancer.net/shared/brochures/sexualite-cancer-femme.pdf