La cinquantaine, un second printemps

La ménopause, une vision d’horreur pour beaucoup de femmes , qui appréhendent les effets secondaires, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, douleurs articulaires, assèchement de la peau.

Peut-on se préparer à cette période délicate?

Clairement oui, la période de périménopause qui débute 5 à 8 ans avant la ménopause  est une période de préparation à la ménopause comme le neuvième mois est une période de préparation à l’accouchement!

N’attendons pas une ménopause difficile pour compter sur le traitement hormonal de la ménopause. Il ne convient pas à toutes les femmes, sa durée de prise est limitée. Il augmente certains risques pour la santé et son efficacité est de 75 % environ, pas 100%. Rappelons que le placebo améliore les bouffées de chaleur dans 40% des cas environ.

Alors, que faire sans médicament ? Dès 45 ans, adaptez  votre mode de vie en adoptant des bonnes résolutions.

le mode de vie ou « life style »  est essentiel, ne pas fumer, manger équilibré et avoir une activité physique régulière sont des éléments clefs pour passer sereinement le cap de la périménopause.

Fumer avance l’âge de la ménopause de 3 ans environ et les symptômes climatériques comme les bouffées de chaleur sont plus intenses chez les femmes qui fument.

L’activé physique améliore la souplesse articulaire, et diminue significativement les bouffées de chaleur. Choisir une activité respectueuse de l’organisme, pilates, yoga, danse, activités aquatiques, marche en particulier marche nordique.

L’alimentation à privilégier est une alimentation anti-inflammatoire , diminuant les aliments industriels et transformés, ce qui inclut quasiment tous les aliments sucrés, sauf les fruits et le miel. En cas de bouffées de chaleur, diminuer l’alcool, les repas trop chargés qui augmentent la température corporelle et aggravent la sensation de chaud. Boire de l’eau régulièrement pour  améliorer la sécheresse de la peau et des muqueuses liée à l’absence d’hormones.

Le changement de morphologie est difficile à combattre mais  éviter les 10% de prise de poids physiologique est très accessible par la pratique régulière du fasting ou jeûne intermittent, soit 14h sans prise alimentaire.

Dernier point, la perception psychologique de l’arrivée de la ménopause. N’oublions pas que les bouffées de chaleur sont un ressenti d’une sensation de chaud. L’idée est de ne pas s’opposer à  l’arrivée des bouffées de chaleur, de les accepter pour ne pas augmenter le mauvais ressenti. Nombreuses sont les femmes qui emploient des mots très forts, c’est insupportable, je n’en veux plus, c’est terrible, ce qui est leur perception de ces symptômes. Il faut apprendre à apprivoiser les bouffées de chaleur et la pratique régulière d’une pratique psycho-corporelle comme le yoga ou la méditation va les diminuer.

Homéopathie, acupuncture sont autant d’outils précieux pour passer le cap des premiers symptômes, les atténuer, les rendre tout simplement vivables.

Imprégnons-nous de cette phrase de  la médecine traditionnelle chinoise , » la ménopause est  le second printemps ».

Un, deux, trois, mieux vaut prévenir que guérir

Nous entendons beaucoup parler de la prévention des cancers, mais de quoi parle-t-on réellement et sur quelle prévention pouvons-nous agir?

La prévention est «l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps» (Organisation Mondiale de la Santé OMS, 1948)

La prévention primaire est définie comme l’ensemble des actes destinés à diminuer l’incidence d’une maladie, donc à réduire l’apparition de nouveaux cas ou à en retarder l’âge de début. Il s’agit de diminuer  les conduites individuelles à risque, comme les risques en terme environnementaux ou sociétaux. Elle repose sur l’éducation et l’information des facteurs de risque. Mais aussi sur des décisions politiques pour diminuer certains facteurs de risque, comme la pollution, les perturbateurs endocriniens.

Par exemple, ne pas fumer pour éviter des maladies pulmonaires, cardio-vasculaires et certains cancers

La prévention secondaire consiste à diminuer la prévalence d’une maladie dans une population. Ce stade recouvre les actes destinés à agir au tout début de l’apparition du trouble ou de la pathologie afin de s’opposer à son évolution ou encore pour faire disparaître les facteurs de risque ». C’est le classique dépistage. L’exemple type est la mammographie qui vise à dépister des cancers du sein de petite taille.

La prévention tertiaire consiste à « diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives dans une population et de réduire les complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie. » Changer son mode de vie après un cancer peut permettre de diminuer les facteurs de risque d’autres cancers ou de maladies métaboliques ou cardio-vasculaires. Arrêter de fumer après un premier cancer est une prévention tertiaire.

Une prévention quaternaire est décrite en santé publique. C’est l’ensemble des soins chez des malades ayant dépassé le stade  des soins curatifs et qui se trouvent parfois aussi en phase terminale. Une autre définition est l’ensemble des actions menées pour identifier un patient ou une population à risque de surmédicalisation, le protéger d’interventions médicales invasives et lui proposer des procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables.

40% des cancers seraient d’après l’Institut National du Cancer  évitables en changeant notre mode de vie. Avoir une activité physique  régulière, manger équilibré et diversifié, ne pas fumer, éviter la consommation d’alcool et éviter l’exposition aux UV permettraient de réduire les risques. Cela fait partie de la prévention primaire ou tertiaire.

La réalisation de frottis cervico-utérins est une démarche de prévention secondaire alors que la vaccination contre le Human Papilloma Virus et l’arrêt du tabac font partie de la prévention primaire du cancer du col de l’utérus.

La charte d’Ottawa∗, établie à l’issue de la première Conférence internationale de novembre 1986 et ratifiée par la France vise à « donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer. »

∗OMS charte d’Ottawa du 21 Novembre 1986

24 ans et un retard considérable en France dans notre politique de santé pour arriver à cet objectif.

N’attendons pas. Comme pour le développement durable, il faut agir. Préventions primaires et tertiaires sont entre vos mains.

Comment développer durablement les médecins

Dans nos études médicales il y a 30 ans, nous n’évoquions ni la santé globale, ni l’environnement, ni la prévention.

« Le développement durable est une forme de développement économique ayant pour objectif principal de concilier le progrès économique et social avec la préservation de l’environnement, ce dernier étant considéré comme un patrimoine devant être transmis aux générations futures »

En quoi les médecins ont-ils un rôle à jouer?  Ils doivent donner le bon exemple, se documenter pour informer leurs patients.

Dans nos cabinets, il existe des systèmes de tri basés uniquement sur la contagiosité des déchets.

En particulier en gynécologie et c’est compréhensible, la mode est maintenant l’usage unique, des dizaines de speculums plastiques emballés dans des dizaines de sacs plastiques balancés dans des poubelles .

Idem pour le papier que nous mettons sur les tables et qui bien évidemment sont détruits.

Mais comment faire pour recycler des speculums qui ont déjà servis?

Impossible bien-sûr
Une proposition: faire acheter à chaque patiente un speculum métallique (prix aux environs de 30 euros). La patiente l’apporterait à la consultation. Il suffirait de le nettoyer avec du savon ou une solution bactéricide. Plus de craintes de contamination, plus besoin de speculum à usage unique…

Des initiatives se créent en région.

Ainsi l’Agence régionale de Santé PACA a-t-elle initié  un projet d’accompagnement au développement durable auprès des 300 établissements de santé et des 1300 établissements médico-sociaux de la région. Cette démarche s’articule autour de thématiques telles que les résidus médicamenteux, l’énergie, les déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés, le gaspillage alimentaire, les biocides et les achats responsables.

https://www.paca.ars.sante.fr/une-demarche-de-developpement-durable-dans-les-etablissements-sanitaires-et-medico-sociaux-de-la

En tant que patients; vous avez votre mot à dire.
Demandez au médecin ce qu’il compte mettre en œuvre pour le développement durable dans son cabinet!

 

La Yogathérapie , une pratique encore peu connue

J’ai eu le plaisir d’assister à Vienne le lundi 26 Novembre 2018 à une conférence de Lionel Coudron, médecin et yogathérapeute.

Le yoga est bien connu: il s’agit d’une pratique ancestrale originaire d’Inde qui associe des postures, des exercices respiratoires, de la méditation, de la relaxation. Le yoga permet de développer ses ressources personnelles ; c’est une vraie philosophie de soin , un art de vivre.

La yogathérapie est l’application des outils du yoga pour la prévention et l’accompagnement de certaines pathologies;  on considère que l’être humain est en équilibre et que c’est un déséquilibre qui va entraîner des symptômes ou une pathologie; aussi, rééquilibrer l’organisme par des postures, des techniques de respiration peut conduire à améliorer l’état de santé.

Citons parmi les principales indications les situations chroniques, comme  les maux de dos ,  les troubles digestifs (constipation, colon irritable) , l’hypertension artérielle, les douleurs ostéo-articulaires mais aussi l’anxiété, les attaques de panique, les troubles du sommeil.

Un petit exercice à tester le matin au réveil si vous avez des troubles du transit de type constipation; c’est un véritable massage des intestins:

Le yoga du ventre consiste en position couchée, bras allongés au -dessus de la tête  à expirer par le nez , puis à rentrer le ventre au maximum en « aspirant » le nombril; bloquez la respiration puis levez la tête, expirez par le nez puis reposez la tête; remontez la tête tout en gardant le ventre serré, puis expirez par le nez, reposez la tête et relâchez le ventre; refaites cet exercice plusieurs fois.

Pour trouver un yogathérapeute, aller sur le site de l’institut de yogathérapie , onglet annuaire, liste des yogathérapeutes

En 2019, Neuf conseils pour être heureux

 

En ce début d’année 2019, voici  neuf conseils pour être heureux et coïncidence (ou pas!!),  rester en bonne santé:

1)Faites vous plaisir en mangeant du bio, en mangeant équilibré, en cuisinant,  en recherchant les légumes oubliés, en variant vos plats,  en préparant des plats colorés très riches en anti-oxydants comme dans la pratique ayurvédique

2)Faites vous plaisir en ayant une activité physique (et pas forcément sportive) régulière; redécouvrez le plaisir de la marche, découvrez la marche afghane, qui est une marche basée sur la respiration

3)Faites vous plaisir en découvrant la cohérence cardiaque, qui permet de gérer le stress

4)Faites vous plaisir en riant: vous pratiquerez la rigolothérapie et découvrirez ses bienfaits

5)Faites vous plaisir en faisant des mandalas , ces dessins colorés qui permettent de se recentrer : c’est de l’art-thérapie!

6)Faites vous plaisir en écoutant de la musique, en chantant, en pratiquant un instrument: c’est de  la musicothérapie !

7)Faites vous plaisir en recevant des amis: le lien social et la solidarité sont des valeurs sûres

8)Faites l’amour et prenez-y du plaisir, ça aussi, c’est une valeur sûre!

9) Enfin, arrêtez d’avoir peur, n’écoutez pas tous ces messages alarmants, qui commencent par « attention », « danger », « surtout ne faites pas »… Faites ce qui vous plait, ce que vous ressentez comme juste, en  respectant votre corps et votre esprit , et en étant bienveillant vis à vis de vous et des autres…

 

BELLE ANNEE 2019

La iatrogénie médicamenteuse : et si on parlait des sujets qui tuent…

La plupart des médecins et des patients ont été choqués par la violence des débats actuels qui veulent opposer les médecins homéopathes et les non homéopathes. Un des arguments de ce combat dépassé est la non -efficacité de l’homéopathie. Et si on parlait de sa non-dangerosité qui devrait être aussi un point clef de cette fameuse balance bénéfice/risque

Primum non nocere nous a-t-on donné comme règle d’exercice de la médecine.

La iatrogénie est définie par l’OMS en 1969 comme « toute réponse néfaste et non recherchée à un médicament survenant à des doses utilisées chez l’homme à des fins de prophylaxie, de diagnostic et de traitement  »

N’oublions pas en France qu’elle cause 128000 hospitalisations par an(1), ce qui engendre 1.3 million de journées d’hospitalisation par an (1), est responsable de 10000 décès par an (1), soit 27 décès par jour (3 fois plus que les accidents de la route)

Les causes sont variables:

-les causes médicamenteuses représentées par les effets indésirables prévisibles ou non des médicaments, les interactions médicamenteuses surtout en cas d’automédication ou de polymédication.

-les causes peuvent être liées à la prescription médicale.

par exemple des prescriptions doubles et antagonistes  entre généralistes et spécialistes, des prescriptions inappropriées

-l’âge est un facteur de risque essentiel: le métabolisme des personnes âgées est différent et la plupart des études de mise sur le marché des médicaments ne les testent pas sur le sujet âgé; les personnes âgées risquent plus de se tromper dans la posologie ou de mélanger par erreur certains médicaments; ils sont plus à risque de se voir prescrire plusieurs médicaments car ont souvent des polypathologies.

On estime que des médicaments sont inappropriés chez 53.5% des sujets de plus de 75 ans.

Pour diminuer cette iatrogénie, la seule possibilité est de toujours peser la balance bénéfice/risque de la prescription d’un médicament

Oui, un antiépileptique est nécessaire en cas d’antécédent d’épilepsie chez la femme enceinte, non, il ne peut pas être remplacé par un médicament homéopathique, mais il faut choisir l’anti-épileptique le moins nocif (en général, le plus ancien sur le marché)

Un médecin , une sage-femme, un pharmacien , lorsqu’il conseille ou prescrit un médicament doit toujours faire un choix éthique entre le bénéfice et le risque; très souvent, dans des situations courantes, comme les douleurs musculo-squelettiques, les infections des voies aériennes supérieures, les troubles modérés de l’humeur et du sommeil, c’est le médicament homéopathique qui l’emportera, par une efficacité identique avec un risque iatrogénique moindre . C’est ce qu’a démontré l’étude épidémiologique Epi 3

Alors arrêtons ces guéguerres qui ne profitent certainement pas au patient et discréditent les médecins.

 

(1) Rapport sur la surveillance et la promotion du bon usage du médicament en France,  B. Bégaud, D. Costagliola, La Documentation française, septembre 2013

Homéopathie, phytothérapie, aromathérapie: ne pas confondre! (4)

Nombreux sont les patients qui prennent des médicaments: somnifères pour dormir, antihypertenseurs, hypocholestérolémiants, antidiabétiques, antiinflammatoires… Mais ils ignorent souvent que certaines médecines naturelles ne sont pas toujours compatibles avec leurs médicaments: nous appelons cela les « interactions médicamenteuses », qui peuvent être réellement dangereuses. Elles peuvent diminuer l’efficacité d’une thérapeutique, ou au contraire potentialiser ses effets, avec le risque d’une toxicité.

 

En ce qui concerne l’homéopathie, aucune interaction médicamenteuse n’a été pour l’instant montrée comme en témoigne une étude Cochrane* ; il est toujours précisé de prendre le médicament homéopathique en dehors de toute prise alimentaire ou médicamenteuse pour permettre à l’information délivrée par le médicament homéopathique de ne pas être perturbée, mais pas en raison des risques;  l’homéopathie aide l’organisme à mieux fonctionner et n’agit pas au niveau du foie comme les médicaments allopathiques.  Il est possible qu’il y ait des interactions entre différents médicaments homéopathiques, qui agissent selon le même mode d’action, méconnu à ce jour. C’est la raison pour laquelle il est traditionnellement conseillé de ne pas administrer en même temps des médicaments homéopathiques d’indication différente (l’association n’est pas dangereuse mais on ignore alors quel médicament va faire réagir l’organisme en priorité); suivez bien les recommandations du médecin ou pharmacien.

*Kassab S, Cummings M, Berkovitz S, Van Haselen R, Fisher P

Homeopathic medicines for adverse effects of cancer treatments (review)

Cochrane database of Systematic reviews, Issue 2, 200

En phytothérapie , les interactions du millepertuis à dose pondérale, avec les contraceptions orales, ou certains anti-cancéreux sont maintenant bien connues; le millepertuis augmente l’effet du  cytochrome p450 3 A4 dans le foie et l’intestin;  or le cytochrome 450 intervient dans le métabolisme des médicaments et  accélère leur dégradation. Ainsi la prise de millepertuis peut diminuer de plus de 25%  l’effet de la digoxine, de contraceptifs oraux, de la ciclosporine, de la simvastatine.  A l’inverse, le millepertuis peut potentialiser l’effet des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine avec apparition d’un syndrome sérotoninergique (céphalées, agitation, nausées, tremblements, confusion…) .La valériane module la fonction du récepteur GABA-A (gamma-aminobutyrique, neurotransmetteur inhibiteur du cerveau)  et peut ainsi potentialiser l’effet sédatif des benzodiazépines. La réglisse contient de la glycyrrhizine qui peut avoir un effet de type minéralocorticoïde et atténuer l’effet de la spironolactone. Le thé vert empêche l’absorption du fer. Et ce ne sont que quelques exemples; le risque d’interaction existe et n’est pas toujours référencé (manque d’études et les patients ne précisent pas toujours qu’ils prennent de la phytothérapie)

 

L’aromathérapie peut aussi présenter des interactions médicamenteuses : par exemple, les huiles essentielles de gaulthérie, d’hélichryse sont contre-indiquées avec la prise d’anticoagulants car elles sont fluidifiantes du sang.

 

A retenir:

dessin d'un bloc-noteHoméopathie aucune interaction médicamenteuse

Phytothérapie et Aromathérapie: Prudence ++++ demander conseil toujours au médecin ou pharmacien si vous prenez des médicaments allopathiques; attention à l’auto-médication.

 

 

 

Homéopathie, phytothérapie, aromathérapie: ne pas confondre! (2)

En thérapeutique, nous parlons d’indications et de limites..Les médecines complémentaires en ont aussi, qu’il convient de bien connaitre pour en diminuer les risques.

panneau signalétique exclamation

L’homéopathie permet de prévenir et de traiter certains symptômes; nous, homéopathes,  pensons que le symptôme est la conséquence d’un déséquilibre de l’organisme, par exemple à la suite d’une agression par un agent étranger (virus, bactéries..)

Le médicament homéopathique va être prescrit pour aider l’organisme à mieux fonctionner, à se rééquilibrer.

Ainsi l’homéopathie est très adaptée à la prise en charge de symptômes fonctionnels aigus comme les rhumes, les syndromes grippaux, les suites de traumatismes, les symptômes fonctionnels gynécologiques (bouffées de chaleur, douleurs de règles, syndrome prémenstruel, mycoses, cystites..), mais aussi les troubles chroniques qui dépendent du terrain du patient (cf blog sur la notion de terrain): troubles du sommeil, troubles anxieux. Comme elle n’est jamais « anti-organisme », elle améliore aussi son fonctionnement global quel que soit l’organe (système digestif, système immunitaire..).

Pouvoir traiter les petits maux de la femme enceinte sans risque,  accompagner l’accouchement, l’allaitement , sans risque pour le bébé, est une grande force de l’homéopathie.

L’homéopathie est pertinente en accompagnement des pathologies lourdes en raison de l’efficacité et de l’absence d’interaction médicamenteuse; en effet toutes ces pathologies ont en commun la nécessité de traitements conventionnels efficaces mais pourvoyeurs d’effets secondaires, ce que l’homéopathie peut améliorer sans nuire au traitement; c’est le cas des cancers, maladies neuro-dégénératives: sclérose en plaques par exemple, maladies inflammatoires intestinales, pathologies rhumatismales…

Ses seules limites sont ses non-indications: l’homéopathie ne traite pas les cancers, les septicémies, les appendicites aigues etc…S’auto-médiquer en homéopathie nécessite d’être certain du diagnostic et de la non -nécessité de recourir à un traitement conventionnel médicamenteux ou chirurgical. Attention aussi aux « thérapeutes » non médecins qui conseillent l’homéopathie, mais qui n’ont pas la compétence de poser un diagnostic et une indication thérapeutique.

 

La phytothérapie est indiquée  dans la prise en charge des symptômes aigus fonctionnels (syndrome grippal, troubles fonctionnels gynécologiques, douleurs rhumastismales..) ; elle peut aussi être préventive (prévention par la canneberge des infections urinaires à Escherichia coli). Elle est très intéressante en détoxification du foie, des reins, de la peau.  Elle peut rendre service dans la prise en charge des troubles du sommeil, des troubles anxieux car elle ne présente pas de risque d’accoutumance, mais attention aux interactions: par exemple le millepertuis, « anti-dépresseur naturel » ne peut pas être prescrit conjointement à la pilule contraceptive car il diminue son effet. Elle ne peut modifier les terrains et doit être utilisée avec une extrême prudence en cas de pathologie chronique en raison des risques d’interactions médicamenteuses avec les traitements conventionnels.

 

L’aromathérapie est indiquée en cas de troubles fonctionnels aigus , de troubles du sommeil, de troubles anxieux; elle est volontiers conseillée pour améliorer le fonctionnement de certains organes, en particulier le foie, les reins, le système digestif en général. On parle de propriétés anti-spasmodiques, stimulantes des voies digestives, anti-infectieuses, sédatives.

 

panneau signalétique AttentionSes limites sont la dangerosité de certaines huiles essentielles; certains risques sont bien identifiés, mais d’autres dépendent de la personne, surtout  les risques allergiques et ne peuvent être prévenus. Faire particulièrement attention en cas de grossesse car une réaction allergique peut être dangereuse pour le foetus et demander toujours conseil à un professionnel de santé (médecin, pharmacien, sage-femme), formé en aromathérapie.

 

A retenir:

dessin d'un bloc-noteHoméopathie, phytothérapie et aromathérapie peuvent soulager des symptômes aigus fonctionnels , peuvent améliorer le fonctionnement d’organes et prévenir certaines pathologies comme les infections à répétition. Dans les symptômes fonctionnels et après diagnostic posé par un professionnel de santé, ils ont une indication en première intention

Seule l’homéopathie ne présente pas de contre-indications, ni d’interactions médicamenteuses, rendant son utilisation très sécurisante en cas de grossesse ou de pathologies lourdes traitées par des médicaments allopathiques.

 

 

 

 

Jeûne et randonnée: une mode ou un réel bénéfice pour la santé?

Les jeûnes-randonnées sont à la mode; chacun a son mot à dire sur le lieu le plus zen, les différents types de jeûne…

Pour autant, le jeûne est une pratique ancestrale; certains animaux jeûnent (les manchots par exemple), toutes les religions incluent le jeûne (carême, ramadan, yom kippour)

Je reviens d’un troisième jeûne-randonnée à l’Amandier dans la Drôme et je peux parler de ses bienfaits en toute connaissance de cause.

Le jeûne thérapeutique Buchinger: les principes

Le Docteur Otto Buchinger (1878-1966) est un médecin allemand considéré comme le « pionnier du jeûne thérapeutique » ; lorsqu’il est atteint d’une polyarthrite rhumatoïde en 1917, il constate l’impuissance des traitements conventionnels de l’époque et se décide en 1919 à entamer un jeûne, conseillé et encadré par le Dr Riedling, de Fribourg. Cette pratique lui redonne son autonomie et le guérit de sa pathologie; il en déduit une méthode thérapeutique et crée des cliniques en Allemagne près du lac de Constance et en Espagne (Marbella)

Il s’agit d’un jeûne modifié à base de bouillon de légumes et jus de fruit, associé à des boissons abondantes

Ce jeûne promeut trois dimensions: une dimension médicale (respect de la physiologie, amélioration de paramètres de santé), une dimension communautaire (liens de solidarité et d’appartenance à un groupe), une dimension spirituelle

 

Les effets thérapeutiques du jeûne

-La suppression de l’apport du glucose, la baisse du taux d »‘insuline, la mobilisation de la graisse au niveau du sang, du foie et du tissu adipeux a des intérêts dans la prise en charge de l’obésité, l’hyperlipidémie, la stéatose hépatique (excès de graiise dans le foie), le diabète type 2, l’artériosclérose.
-La mise au repos du tube digestif induit une normalisation de la flore intestinale et une amélioration du système immunitaire: le jeûne est pertinent dans les maladies chroniques intestinales inflammatoires, les allergies, l’asthme, les maladies rhumatismales inflammatoires

-L’élimination de l’excès de sel et d’eau a un intérêt dans l’ypertension, les troubles de la circulation veineuse, les œdèmes

-L’utilisation des protéines intra et extra cellulaires font du jeûne un moyen de rajeunir les cellules et d’améliorer les échanges entre les cellules et le sang

-On note des modifications du système neuro-végétatif et des hormones ce qui permet une amélioration de l’hypertension artérielle, une diminution du stress

-La sérotonine est renforcée apportant une solution naturelle des syndromes dépressifs, un effet anxiolytique

L’absence de nourriture s’accompagne d’une absence d’envie de fumer et peut interrompre des comportements addictifs (alcool par exemple..)

Le déroulement d’une semaine de jeûne-randonnée à l’Amandier

 

Le jeûne est préparé plusieurs jours à l’avance (suppression des excitants, de la viande, des aliments industriels) Une purge est effectuée la veille par du chlorure de magnesium ou de sodium.
Chaque journée commence par 25 minutes de méditation , puis 45 minutes de yoga ou expression corporelle ; une randonnée courte (6 kms environ en 3h) ou longue (12kms environ en 5h) est proposée

Les boissons sont fortement conseillées (tisanes à volonté, eau et un verre de jus de fruit dans la gourde)

Après-midi libre puis conférences ou groupes de paroles

19h: bouillon ou jus de légumes

Le dernier jour est marqué par une reprise alimentaire avec atelier de cuisine bio

La reprise alimentaire se fait sur plusieurs jours en réintroduisant très progressivement la viande, le café pour un retour à une alimentation « normale et équilibrée »

Mon vécu du jeûne

J’avais ressenti lors du premier jeûne, le deuxième jour,  des crampes, des maux de tête, une faiblesse inhabituelle; ces symptômes étaient minorés lors du 2è jeûne et inexistant lors du 3è jeûne. Je reviens de cette semaine avec une énergie constructive, des pensées positives; la perte de poids est d’environ 5 à 10%; lorsqu’il n’y avait pas de surpoids, le poids est vite rétabli à la reprise alimentaire; en cas de surpoids et si l’alimentation reste équilibrée, la perte de poids peut rester stable.

 

Comment choisir le lieu du jeûne?

Par connaissance; ne pas aller dans un lieu trouvé sur internet sans recommandation. En effet, le risque de dérives sectaires existe avec de vrais gourous qui se proclament spécialistes du jeûne.

Je vous recommande l’Amandier où vous trouverez toute la bienveillance et l’encadrement nécessaires au bon déroulement du jeûne.

 

 

http://www.amandier.info

 

Le jeûne pourrait être une vraie méthode thérapeutique pour de nombreux patients présentant des maladies chroniques inflammatoires ou immunitaires, ou présentant des troubles psychologiques comme l’anxiété ou la dépression.Un encadrement sécurisé est nécessaire.Pour l’instant en France, les pathologies cancéreuses restent une contre-indication à la pratique du jeûne.

Espérons que la médecine s’intéresse enfin au jeûne thérapeutique et que les patients porteurs de maladies chroniques puissent en bénéficier dans des structures de soins.

 

Les frottis cervico-utérins n°1 Pourquoi? Comment? Pour qui? Par qui?

Le frottis cervico-utérin consiste à dépister des lésions du col liées le plus souvent à la présence d’un Papilloma Virus, qui abîme les cellules du col.  La prise en charge des lésions pré-cancéreuses a pour but de diminuer l’incidence et la mortalité des cancers invasifs du col de l’utérus ; les cancers du col de l’utérus représentent 2 757 nouveaux cas par an et causent le décès d’environ 1 000 femmes. Ces cancers diminuent depuis plus de 30 ans en France, notamment grâce au dépistage par frottis cervico-utérin.

La réalisation d’une cytologie cervico-utérine est recommandée chez les femmes de 25 à 65 ans, en activité génitale, tous les 3 ans, après deux cytologies normales réalisées à un an d’intervalle.

Faire un frottis,  consiste à prélever lors d’un examen gynécologique des cellules du col de l’utérus au niveau de la jonction entre l’endocol (intérieur du col) et l’exocol (extérieur du col);  deux techniques sont possibles :

étalement des cellules sur lames avec fixation (prélèvement avec une spatule d’Ayre en bois et avec une brosse appelée cytobrush)

ou phase liquide (prélèvement avec une spatule en plastique appelée cervex-brush)

Ils doivent être réalisés en dehors d’une période de règles, avant le toucher vaginal, sans lubrifiant, sans ovule , ni douche vaginale dans les 48h précédant l’examen.

Les frottis peuvent être pratiqués par un médecin généraliste ou gynécologue, une sage-femme ou un médecin en laboratoire (sur prescription médicale).

Les frottis anormaux concernent  3,9 %, soit 235 000 femmes chaque année ; des lésions précancéreuses ou cancéreuses concerneront plus de 31 000 femmes.

Il est admis que l’évolution naturelle des lésions du col passe par des stades différents de gravité croissante; chaque lésion pré-cancéreuse peut évoluer vers une lésion cancéreuse, persister ou régresser même sans traitement.

Les  anomalies de frottis les plus fréquentes NON cancéreuses mais potentiellement à risque sont: les frottis ASC-US (A typie des C ellules S quameuses-  US = U ndetermined ), les frottis LSIL ( Low grade Superficial Intra Epithelial Lesion) et les frottis HSIL (High grade Superficial Intra Epithelial Lesion)

Les lésions les plus fréquentes affectent l’épithélium malpighien du col de l’utérus et sont situées la plupart du temps sur l’exocol . Elles sont appelées néoplasies cervicales intraépithéliales ou CIN. Elles étaient  classées en trois grades selon le degré de désorganisation de l’épithélium par les cellules anormales, allant de CIN1 (le tiers de l’épithélium est touché, à CIN 2 (2/3 de l’épithélium touché), à CIN3 (toute l’épaisseur de l’épithélium est touché)

La classification la plus récente ne distingue que deux types de lésions :

  • Les lésions malpighiennes intraépithéliales de bas grade (LSIL) qui correspondent aux CIN1, qui régressent spontanément dans plus de la moitié des cas et évoluent dans 1% des cas seulement vers un cancer
  • Les lésions malpighiennes intraépithéliales de haut grade (HSIL ) qui correspondent aux CIN2 et CIN3,qui peuvent régresser mais ont un risque d’évolution vers un cancer supérieur à 5% pour les CIN2 et 12% pour les CIN3.

Nous verrons dans les articles suivants les nouvelles recommandations de prise en charge (surveillance, traitement)  en fonction des anomalies, la place du dépistage du Papilloma virus, les intérêts et les limites du vaccin antiPapillomavirus

A retenir:

-le frottis reste un élément fondamental de dépistage et de prévention des lésions cancéreuses du col de l’utérus; il doit être réalisé tous les 3 ans entre 25 et 65 ans

-avoir une anomalie sur un frottis ne veut pas dire qu’un cancer suivra puisque toutes les lésions pré-cancéreuses peuvent régresser spontanément