Nous entendons beaucoup parler de la prévention des cancers, mais de quoi parle-t-on réellement et sur quelle prévention pouvons-nous agir?
La prévention est «l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps» (Organisation Mondiale de la Santé OMS, 1948)
La prévention primaire est définie comme l’ensemble des actes destinés à diminuer l’incidence d’une maladie, donc à réduire l’apparition de nouveaux cas ou à en retarder l’âge de début. Il s’agit de diminuer les conduites individuelles à risque, comme les risques en terme environnementaux ou sociétaux. Elle repose sur l’éducation et l’information des facteurs de risque. Mais aussi sur des décisions politiques pour diminuer certains facteurs de risque, comme la pollution, les perturbateurs endocriniens.
Par exemple, ne pas fumer pour éviter des maladies pulmonaires, cardio-vasculaires et certains cancers
La prévention secondaire consiste à diminuer la prévalence d’une maladie dans une population. Ce stade recouvre les actes destinés à agir au tout début de l’apparition du trouble ou de la pathologie afin de s’opposer à son évolution ou encore pour faire disparaître les facteurs de risque ». C’est le classique dépistage. L’exemple type est la mammographie qui vise à dépister des cancers du sein de petite taille.
La prévention tertiaire consiste à « diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives dans une population et de réduire les complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie. » Changer son mode de vie après un cancer peut permettre de diminuer les facteurs de risque d’autres cancers ou de maladies métaboliques ou cardio-vasculaires. Arrêter de fumer après un premier cancer est une prévention tertiaire.
Une prévention quaternaire est décrite en santé publique. C’est l’ensemble des soins chez des malades ayant dépassé le stade des soins curatifs et qui se trouvent parfois aussi en phase terminale. Une autre définition est l’ensemble des actions menées pour identifier un patient ou une population à risque de surmédicalisation, le protéger d’interventions médicales invasives et lui proposer des procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables.
40% des cancers seraient d’après l’Institut National du Cancer évitables en changeant notre mode de vie. Avoir une activité physique régulière, manger équilibré et diversifié, ne pas fumer, éviter la consommation d’alcool et éviter l’exposition aux UV permettraient de réduire les risques. Cela fait partie de la prévention primaire ou tertiaire.
La réalisation de frottis cervico-utérins est une démarche de prévention secondaire alors que la vaccination contre le Human Papilloma Virus et l’arrêt du tabac font partie de la prévention primaire du cancer du col de l’utérus.
La charte d’Ottawa∗, établie à l’issue de la première Conférence internationale de novembre 1986 et ratifiée par la France vise à « donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer. »
∗OMS charte d’Ottawa du 21 Novembre 1986
24 ans et un retard considérable en France dans notre politique de santé pour arriver à cet objectif.
N’attendons pas. Comme pour le développement durable, il faut agir. Préventions primaires et tertiaires sont entre vos mains.