Une journée de la « Prévention santé séniors » a été organisée par la MTRL (mutuelle lyonnaise) le 17 Novembre 2016 à Lyon.
L’espérance de vie à la naissance atteint en France 79 ans chez les hommes et 85, 1 ans chez la femme; pour la première fois, en 2015, elle a légèrement reculé; cette espérance de vie en quantité est une chose, mais beaucoup plus intéressante sociologiquement est l’espérance de vie en bonne santé et sans incapacité (EVSI) , c’est à dire en gardant son autonomie; en France, cette EVSI chute depuis 2006, ce qui est un indicateur démographique alarmant; entre 2008 et 2010, l’EVSI est passée de 62.7 ans à 61, 9 ans chez l’homme et de 64.6 ans à 63.5 ans chez la femme. Plus que l’espoir de vivre très vieux, garder son autonomie avec une bonne qualité de vie en vieillissant est le souhait de chacun d’entre nous.
Le Pr Claude Jeandel, chef de service de gériatrie à Montpellier a insisté sur le fait que
les personnes âgées ne doivent plus être classées par âge, mais en fonction de leur état; on distingue ainsi des personnes robustes (vieillissement usuel, atteinte très minime des fonctions physiologiques, absence de pathologies, sensation de bien-être), des personnes fragiles et des personnes vulnérables (dépendance, handicap lourd).
La fragilité a été définie en 2011 par la société française de gériatrie et de gérontologie: il s’agit d’un syndrome clinique, reflétant une diminution des capacités physiologiques de réserve qui altèrent les mécanismes d’adaptation au stress. Il s’agit d’un état d’instabilité avec risque de perte fonctionnelle ou de majoration de la perte fonctionnelle existante. Mais cet état est réversible d’où l’intérêt de le dépister et de prévenir les facteurs de risque pour éviter le passage vers la dépendance irréversible.
Pour le repérer: il faut rechercher la présence de trois ou plus des symptômes suivants :
- Perte de poids involontaire (4 ou 5 kg en un an)
- Sensation subjective d’épuisement rapporté par la personne elle-même
- Diminution de la force musculaire
- Vitesse de marche lente (plus de 4 secondes pour parcourir 4 mètres)
- Activité physique réduite (grande sédentarité)
Alors, est-il possible de lutter contre ces facteurs de fragilité ou de vulnérabilité.?
-Informer sur l’intérêt d’une nutrition et d’une activité physique adaptées. Chez la personne âgée, la sarcopénie (perte de la masse musculaire) est grave car elle peut aggraver les risques de chute et de grabatisation; elle doit être prévenue par une alimentation protéinée et la pratique d’une activité physique régulière de type marche.
-Eviter la polymédicamentation qui est responsable d’accidents iatrogènes chez la personne âgée ; une hospitalisation sur 10 par an est liée à des accidents médicamenteux iatrogènes, ce qui représente plus de 140000 patients. 8000 à 12000 patients en décèdent par an.
En ville, 20% des patients ont une prescription inappropriée et jusqu’à 50% en institution.
Les benzodiazépines qui induisent des troubles d’équilibre et de mémoire sont au premier rang des médicaments à éviter sauf nécessité majeure chez la personne âgée.
L’occasion pour le Dr Antoine Demonceaux, homéopathe à Reims, de parler de l’intérêt des médicaments homéopathiques chez la personne âgée, en raison de leur efficacité et de l’absence de iatrogénicité.
Vieillir mieux , c’est se préparer à vieillir, le plus tôt possible en préservant son capital santé; le secret: activité physique, nutrition, médicaments seulement à bon escient en choisissant ceux qui présentent le moins de risque iatrogène.
A offrir au père Noël, en échange de ses cadeaux: