Le cannabis est un mélange extrait de feuilles séchées et du cœur de fleurs du chanvre, Cannabis sativa.
Elle comporte un principe actif, le tétrahydrocannabinol ( THC), qui a des propriétés psychotropes.
Chacun connait son usage en tant que drogue: c’est la première drogue illégale en France.
Elle se présente sous forme d’herbe fabriquée avec la feuille, tige ou fleur séchée (marijuana) et fumée sous forme de joints, pétards, ou de résine fabriquée avec l’extrémité fleurie de la plante (Haschisch, chichon..) et fumée aussi, mélangée au tabac, sous forme de joints.
Une consommation régulière va entraîner de la fatigue, des changements d’humeur, l’amoindrissement des capacités de mémorisation, une diminution physique, des risques chez le fœtus des femmes enceintes . Tous les parents confrontés aux addictions de leurs adolescents reconnaitront la dangerosité d’un usage régulier du cannabis, qui ne doit pas être banalisé.
Mais le THC a aussi des propriétés antalgiques, antispasmodiques . Il stimule l’appétit, il empêche les vomissements, et à fortes doses, a un impact positif sur la détérioration de la mémoire. Le THC aurait aussi des propriétés anti-inflammatoires et une action sur le système immunitaire. D’où l’idée de l’utiliser à des fins thérapeutiques:
Les études cliniques existent et le prouvent: 891 articles « cannabis et douleur » sont référencés sur Medline depuis 1970.
Des articles récents font état de l’intérêt du cannabis dans la prise en charge des neuropathies chroniques, des symptômes de la sclérose en plaques, de la douleur et des vomissements chez des patients cancéreux.
Face à ces effets positifs, quels sont les risques?
Le cannabis n’induit qu’une faible dépendance physique (moins que le tabac et l’alcool), une très faible toxicité générale (moins que l’alcool et le tabac), une faible dangerosité sociale (moins que l’alcool).
Un seul médicament à base de cannabis, le Sativex® , a obtenu l’autorisation de mise sur le marché pour les patients atteints de sclérose en plaques, en vue d’améliorer leur qualité de vie, le sommeil et de diminuer la douleur. ; en France, l’HAS lui a attribué un service médical rendu faible, ce qui gêne sa commercialisation , alors qu’il est commercialisé dans 22 pays, dont 17 pays européens.
Les patients méritent que la réglementation française sur l’usage thérapeutique du cannabis avance; il faut définir un cadre précis de son usage, quelle pathologie, quelle posologie, quelle durée de prise, et l’autoriser ou continuer à être hypocrites et à accepter que nos patients se le procurent dans les pays limitrophes: ils courent le risque de produits de qualité médiocre et nous perdons, en tant que soignants, la connaissance de cette prise, ce qui peut induire des problèmes d’interférences médicamenteuses.
Ko G.D, Bober S.L, Mindra S, Moreau J.M
Medical cannabis, the canadian perspective
Journal of Pain research 2016:9:835-744
Maida V, Daenninck P.J
A user’s guide to cannabinoid therapies in concology
Currents oncology 2016;23:398-406