Du 10 au 12 Janvier 2018, a lieu à Nice le 16è cours francophone sur les cancers du sein et les cancers gynécologiques.
L’occasion d’aborder dans une session de psycho-oncologie la problématique de la sexualité chez les patientes atteintes d’un cancer du sein.
Natacha Espié, psychologue et présidente de Europa Donna (association qui rassemble et informe les femmes dans la lutte contre le cancer du sein ) a illustré sa présentation de différents cas cliniques permettant d’affirmer que chaque histoire est différente et que chaque histoire est celle d’un couple, avec deux vécus parfois opposés de la situation.
Parmi les problématiques fréquemment évoquées par les patientes, celle d’une image corporelle modifiée par la chirurgie, en particulier l’ablation du sein, altérée par la chimiothérapie (pertes des poils pubiens et des cheveux) ou l’hormonothérapie (prise de poids), celle d’une sécheresse vaginale, conséquence de la ménopause induite par la chimiothérapie ou de l’arrêt des traitements hormonaux de la ménopause ou des traitements anti-hormonaux prescrits, celle d’une baisse de désir de la patiente et /ou du partenaire, conséquence de l’annonce du cancer.
Les solutions thérapeutiques passent par des consultations de psychologie, des solutions locales pour combattre la sécheresse vaginale: crèmes à l’acide hyaluronique, injection d’acide hyaluronique, laser, massages; l’occasion au docteur Marc Espié de rappeler qu’il est possible de prescrire des crèmes contenant des hormones à une femme qui a eu un cancer du sein.
La qualité de la sexualité pendant les traitements ou après les traitements pour le cancer du sein dépend beaucoup de celle qui précédait la découverte du cancer.
Le rôle du ou de la partenaire a été souligné: c’est dans le regard de « sa » ou « son » partenaire, que la patiente va se sentir désirée et désirable; l’image dans le miroir ne doit pas être la seule référence.
Nous, les médecins , avons tous souligné que nous n’abordions pas systématiquement le risque de troubles sexuels chez les femmes prises en charge pour un cancer du sein, par manque de temps, par pudeur, par manque de compétence pour proposer des prises en charge, mais aussi parce que ces troubles sont considérés comme accessoires par rapport à la survie: ils peuvent être pourtant, pour certaines femmes, très importants pour la qualité de la vie dans l’après cancer.
Deux messages à passer aux patientes:
-osez en parler au médecin généraliste, oncologue, gynécologue des difficultés sexuelles que vous pouvez rencontrer.
-osez en parler avec votre partenaire car il ou elle joue un rôle très important pour que vous vous sentiez désirable et éprouviez du désir.
https://www.ligue-cancer.net/shared/brochures/sexualite-cancer-femme.pdf