Le frottis cervico-utérin consiste à dépister des lésions du col liées le plus souvent à la présence d’un Papilloma Virus, qui abîme les cellules du col. La prise en charge des lésions pré-cancéreuses a pour but de diminuer l’incidence et la mortalité des cancers invasifs du col de l’utérus ; les cancers du col de l’utérus représentent 2 757 nouveaux cas par an et causent le décès d’environ 1 000 femmes. Ces cancers diminuent depuis plus de 30 ans en France, notamment grâce au dépistage par frottis cervico-utérin.
La réalisation d’une cytologie cervico-utérine est recommandée chez les femmes de 25 à 65 ans, en activité génitale, tous les 3 ans, après deux cytologies normales réalisées à un an d’intervalle.
Faire un frottis, consiste à prélever lors d’un examen gynécologique des cellules du col de l’utérus au niveau de la jonction entre l’endocol (intérieur du col) et l’exocol (extérieur du col); deux techniques sont possibles :
étalement des cellules sur lames avec fixation (prélèvement avec une spatule d’Ayre en bois et avec une brosse appelée cytobrush)
ou phase liquide (prélèvement avec une spatule en plastique appelée cervex-brush)
Ils doivent être réalisés en dehors d’une période de règles, avant le toucher vaginal, sans lubrifiant, sans ovule , ni douche vaginale dans les 48h précédant l’examen.
Les frottis peuvent être pratiqués par un médecin généraliste ou gynécologue, une sage-femme ou un médecin en laboratoire (sur prescription médicale).
Les frottis anormaux concernent 3,9 %, soit 235 000 femmes chaque année ; des lésions précancéreuses ou cancéreuses concerneront plus de 31 000 femmes.
Il est admis que l’évolution naturelle des lésions du col passe par des stades différents de gravité croissante; chaque lésion pré-cancéreuse peut évoluer vers une lésion cancéreuse, persister ou régresser même sans traitement.
Les anomalies de frottis les plus fréquentes NON cancéreuses mais potentiellement à risque sont: les frottis ASC-US (A typie des C ellules S quameuses- US = U ndetermined ), les frottis LSIL ( Low grade Superficial Intra Epithelial Lesion) et les frottis HSIL (High grade Superficial Intra Epithelial Lesion)
Les lésions les plus fréquentes affectent l’épithélium malpighien du col de l’utérus et sont situées la plupart du temps sur l’exocol . Elles sont appelées néoplasies cervicales intraépithéliales ou CIN. Elles étaient classées en trois grades selon le degré de désorganisation de l’épithélium par les cellules anormales, allant de CIN1 (le tiers de l’épithélium est touché, à CIN 2 (2/3 de l’épithélium touché), à CIN3 (toute l’épaisseur de l’épithélium est touché)
La classification la plus récente ne distingue que deux types de lésions :
- Les lésions malpighiennes intraépithéliales de bas grade (LSIL) qui correspondent aux CIN1, qui régressent spontanément dans plus de la moitié des cas et évoluent dans 1% des cas seulement vers un cancer
- Les lésions malpighiennes intraépithéliales de haut grade (HSIL ) qui correspondent aux CIN2 et CIN3,qui peuvent régresser mais ont un risque d’évolution vers un cancer supérieur à 5% pour les CIN2 et 12% pour les CIN3.
Nous verrons dans les articles suivants les nouvelles recommandations de prise en charge (surveillance, traitement) en fonction des anomalies, la place du dépistage du Papilloma virus, les intérêts et les limites du vaccin antiPapillomavirus
A retenir:
-le frottis reste un élément fondamental de dépistage et de prévention des lésions cancéreuses du col de l’utérus; il doit être réalisé tous les 3 ans entre 25 et 65 ans
-avoir une anomalie sur un frottis ne veut pas dire qu’un cancer suivra puisque toutes les lésions pré-cancéreuses peuvent régresser spontanément