oui à l’empathie en médecine…

Lorsque j’ai débuté mes études de médecine en 1981, on nous apprenait que l’empathie était mauvaise pour la relation médecin-malade; poser la main sur l’épaule d’un patient à qui on annonçait une mauvaise nouvelle pouvait conduire à un « transfert »; le « transfert » en psychanalyse est un processus au cours duquel des sentiments se trouvent reportés sur une autre personne. Je me souviens que je redoutais  ce transfert, comme si cela pouvait être contagieux…

Les années ont passé, mais l’empathie n’est toujours pas enseignée dans le cursus des études médicales : une étude publiée par l’équipe de psychologie médicale du Pr Triffaux (université de Liège, Belgique) montre que , alors que le taux d’empathie des 1602 étudiants en médecine est élevée en début d’études et meilleur qu’en école de commerce, il est moins bon en fin d’étude (même si pas pathologique); cela pourrait s’expliquer par le climat de compétition et de stress et un processus de déshumanisation au long des études.

Le 20 Février était diffusée à la télé une émission sur le burn out des étudiants en médecine où les étudiants ont exprimé la malveillance de certains encadrants, le peu d’empathie de leurs séniors  https://www.programme.tv/c27380062-ca-commence-aujourd-hui/depression-burn-out-nos-futurs-medecins-sont-ils-a-bout-147572005/

Alors comment maintenir le niveau d’empathie: à Liège,  les étudiants ont imaginé des jeux de rôle; A Brest, a été créé un diplôme post universitaire intitulé « Médecine de la personne »

Il est écrit dans l’énoncé du DU: « la mise en place de cette formation répond à des demandes actuellement pressantes concernant

-l’humanisation de la médecine et de ses rapports avec les personnes en demande de soins et leurs proches

-la lutte contre le burn-out des professionnels de santé

Le programme est alléchant (cf ci -dessous); il est juste navrant qu’il s’adresse à des soignants qui ont fini leur formation!

texte sur l'empathie et la communication

Alors, oui, c’est prouvé, les médecins se doivent d’être empathiques, vis à vis de leurs patients mais aussi entre eux…Non à la déshumanisation de la médecine.

 

 

 

 

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