La Procréation Médicalement Assistée « à but sociétal » et la place des médecines complémentaires

La procréation médicalement assistée (PMA) encore appelée Aide médicale à la Procréation (AMP) consistait jusqu’en Août 2021 à apporter une aide technique aux couples hétérosexuels qui avaient des difficultés médicalement prouvées à concevoir naturellement ou en cas de maladie transmissible génétiquement. Ces techniques recouvrent l’insémination artificielle (sperme du conjoint ou donneur introduit dans l’utérus), fécondation in vitro (FIV) de spermatozoïdes et d’ovocytes avec transfert des embryons dans l’utérus.

Grâce à la loi du 2 Août 2021, cette possibilité a été ouverte à toutes les femmes qui ont un projet parental, aux couples homosexuels, comme aux célibataires. C’est un changement de paradigme puisque l’infertilité ne conditionne plus ce recours à la PMA. D’où le nom de « PMA sociétale ».

https://www.vie-publique.fr/eclairage/19432-bioethique-louverture-de-la-pma-toutes-les-femmes#:~:text=La%20loi%20du%206%20ao%C3%BBt,consentement%20%C3%A9crit%20du%20couple%20concern%C3%A9.

Nous, gynécologues, devons informer toutes nos patientes, avec ou sans projet parental proche, de la possibilité de préservation ovocytaire entre 29 et 37 ans, consistant à réaliser une stimulation ovarienne ayant pour but de congeler leurs ovocytes pour un usage ultérieur éventuel.

Cela pose de nombreux questionnements et il est très délicat d’aborder le sujet en consultation:

-soit la patiente n’a pas de compagnon ou de compagne et le fait de lui parler de cette horloge biologique et de la baisse de la fertilité avec l’âge, peut l’inquiéter

-soit la patiente a un compagnon ou une compagne, mais n’est pas encore en désir de grossesse et le fait d’aborder le sujet avec elle peut être vécue comme une intrusion ou un jugement dans son projet parental.

Pour celles qui veulent effectivement accéder à une préservation ovocytaire « sociétale », il reste à leur expliquer comment va se passer la stimulation ovarienne par des injections d’hormone puis la ponction de l’ovaire pour recueillir les ovocytes (sous anesthésie générale) avec la nécessité en général de faire plusieurs stimulations et plusieurs ponctions pour avoir un stock d’ovocytes en nombre suffisant pour avoir de bonnes chances de grossesse.

Les pratiques complémentaires paraissent très adaptées pour accompagner la procréation médicalement assistée et tout particulièrement dans un but non médical. En effet, ces patientes sont à la recherche de pratiques « naturelles », dénuées de risques, permettant de récupérer rapidement après ces techniques hormonales et chirurgicales.

Quelle peut être la place de l’homéopathie dans ce cadre?

L’homéopathie peut permettre d’encadrer les gestes techniques: GELSEMIUM 15 CH la veille de la ponction, ACTAEA RACEMOSA 9 CH (5 granules 2 fois par jour le jour de la ponction) pour limiter les contractions après la ponction, ARNICA 9 CH (une dose le jour de la ponction et 5 granules 2 fois par jour les 3 jours suivant) pour récupérer après la ponction ovocytaire, OPIUM 15 CH (une dose globules une heure après l’anesthésie). Certaines patientes vivent mal la stimulation hormonale avec des gonflements, des prises de poids, des troubles de l’humeur et parfois des troubles du cycle ou un syndrome prémenstruel après la stimulation. Des prises en charge par THUYA 15 CH (5 granules par jour un mois) , des dilutions hormonales après la ponction peuvent rendre service (choix des hormones diluées variable en fonction des symptômes).

D’autres pratiques sont intéressantes comme l’ostéopathie, l’acupuncture, le yoga. La PMA sociétale doit être prise en charge en médecine intégrative, c’est à dire par une alliance des pratiques complémentaires aux pratiques conventionnelles pour une prise en charge globale de l’individu.

L’homéopathie présente l’intérêt d’être peu coûteuse, dénuée d’effets secondaires et d’interactions médicamenteuses ce qui en fait une pratique de choix pour aider les patientes à passer le cap de la PMA.

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