Nombreux sont les patients qui prennent des médicaments: somnifères pour dormir, antihypertenseurs, hypocholestérolémiants, antidiabétiques, antiinflammatoires… Mais ils ignorent souvent que certaines médecines naturelles ne sont pas toujours compatibles avec leurs médicaments: nous appelons cela les « interactions médicamenteuses », qui peuvent être réellement dangereuses. Elles peuvent diminuer l’efficacité d’une thérapeutique, ou au contraire potentialiser ses effets, avec le risque d’une toxicité.
En ce qui concerne l’homéopathie, aucune interaction médicamenteuse n’a été pour l’instant montrée comme en témoigne une étude Cochrane* ; il est toujours précisé de prendre le médicament homéopathique en dehors de toute prise alimentaire ou médicamenteuse pour permettre à l’information délivrée par le médicament homéopathique de ne pas être perturbée, mais pas en raison des risques; l’homéopathie aide l’organisme à mieux fonctionner et n’agit pas au niveau du foie comme les médicaments allopathiques. Il est possible qu’il y ait des interactions entre différents médicaments homéopathiques, qui agissent selon le même mode d’action, méconnu à ce jour. C’est la raison pour laquelle il est traditionnellement conseillé de ne pas administrer en même temps des médicaments homéopathiques d’indication différente (l’association n’est pas dangereuse mais on ignore alors quel médicament va faire réagir l’organisme en priorité); suivez bien les recommandations du médecin ou pharmacien.
*Kassab S, Cummings M, Berkovitz S, Van Haselen R, Fisher P
Homeopathic medicines for adverse effects of cancer treatments (review)
Cochrane database of Systematic reviews, Issue 2, 200
En phytothérapie , les interactions du millepertuis à dose pondérale, avec les contraceptions orales, ou certains anti-cancéreux sont maintenant bien connues; le millepertuis augmente l’effet du cytochrome p450 3 A4 dans le foie et l’intestin; or le cytochrome 450 intervient dans le métabolisme des médicaments et accélère leur dégradation. Ainsi la prise de millepertuis peut diminuer de plus de 25% l’effet de la digoxine, de contraceptifs oraux, de la ciclosporine, de la simvastatine. A l’inverse, le millepertuis peut potentialiser l’effet des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine avec apparition d’un syndrome sérotoninergique (céphalées, agitation, nausées, tremblements, confusion…) .La valériane module la fonction du récepteur GABA-A (gamma-aminobutyrique, neurotransmetteur inhibiteur du cerveau) et peut ainsi potentialiser l’effet sédatif des benzodiazépines. La réglisse contient de la glycyrrhizine qui peut avoir un effet de type minéralocorticoïde et atténuer l’effet de la spironolactone. Le thé vert empêche l’absorption du fer. Et ce ne sont que quelques exemples; le risque d’interaction existe et n’est pas toujours référencé (manque d’études et les patients ne précisent pas toujours qu’ils prennent de la phytothérapie)
L’aromathérapie peut aussi présenter des interactions médicamenteuses : par exemple, les huiles essentielles de gaulthérie, d’hélichryse sont contre-indiquées avec la prise d’anticoagulants car elles sont fluidifiantes du sang.
A retenir:
Homéopathie aucune interaction médicamenteuse
Phytothérapie et Aromathérapie: Prudence ++++ demander conseil toujours au médecin ou pharmacien si vous prenez des médicaments allopathiques; attention à l’auto-médication.

d’insuffisance rénale et certains produits comme les terpènes sont toxiques pour le rein; la toxicité neurologique est possible avec risque de convulsions comme par exemple avec l’huile essentielle d’eucalyptus, de girofle, de niaouli, de romarin et cette liste n’est pas exhaustive.. Les précautions d’emploi sont très nombreuses: l’aromathérapie est à utiliser avec une extrême prudence chez les femmes enceintes surtout dans les trois premiers
mois de la grossesse (les huiles essentielles contenant des cétones sont abortives à forte dose, comme l’huile essentielle d’eucalyptus, de menthe poivrée, de sauge…) , les nourrissons, personnes allergiques et même chez les animaux. L’huile essentielle de cyprès est déconseillée chez les patients soignés pour un cancer de prostate ou en cas de mastose. Les huiles essentielles contenant des phénols sont dangereux pour le foie à haute dose (aneth, citron, cypres, pin etc…) Les huiles essentielles riches en monoterpènes (cyprès, sapin, pin ou genévrier) sont toxiques pour les reins.

Ses limites sont la dangerosité de certaines huiles essentielles; certains risques sont bien identifiés, mais d’autres dépendent de la personne, surtout les risques allergiques et ne peuvent être prévenus. Faire particulièrement attention en cas de grossesse car une réaction allergique peut être dangereuse pour le foetus et demander toujours conseil à un professionnel de santé (médecin, pharmacien, sage-femme), formé en aromathérapie.